Journal de l'économie

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Covid-19 : violence à tous les étages





Le 2 Novembre 2020, par le docteur Michel Brack

Censures, délations, menaces, explosent.


Très vite, dès le début de l’épidémie, il apparut au corps médical au front que les formes graves voire mortelles du Covid-19 étaient liées à une réaction immuno-inflammatoire d’une violence inouïe. Alors que la virose elle-même semblait  jugulée, l’état des patients s’aggravaient brutalement nécessitant des soins intensifs de réanimation. Ce syndrome, connu par ailleurs : l’orage cytokinique, consiste en quelque sorte en une réaction inappropriée et violente du système immunitaire du patient contre lui-même. A cet emballement s’associe inéluctablement un ‘burst oxydatif’ qui grille littéralement les tissus biologiques touchés notamment broncho-pulmonaires.
Face à ce tableau dramatique, la réanimation fut violente. Trop. Très rapidement les réanimateurs se sont rendu compte que le simple fait d’intuber rapidement les patients les aggravait considérablement. De nombreux progrès ont été réalisés privilégiant aujourd’hui des interventions plus douces.
Tout porte à penser, et force est de constater, que la violence s’est imposée à tous les étages de la gestion de cette crise sanitaire.
Violence des réactions et des décisions politiques, violence des prises de position et du débat, violence à venir des prolongations judiciaires inexorables.
La violence de la société répond en écho à la violence post-virale.
Sur les plateaux télé, sauf quelques rares exceptions, on s’invective à tout va, on s’insulte copieusement, on se moque sans retenue, discréditant gravement notre médecine et ses acteurs et la sacro-sainte science qui la sous-tend avec plus ou moins de bonheurs. Nous, professionnels de santé à la tâche, en souffriront longtemps, peut-être ne nous en remettrons jamais…
Les décisions hors sol, discordantes et erratiques, n’ont plus rien de scientifique.  Le mot d’ordre imposé est plus que jamais le catastrophisme savamment organisé par les prédicateurs de l’apocalypse et les ayatollahs de la pensée sanitaire unique. Le débat est désormais exclu, voire interdit. Un de mes amis postant le résultat d’une étude sur l’hydroxychloroquine sur sa page Face Book, fut censuré courant octobre par l’Agence France Presse !
Un illuminé anonyme est allé jusqu’à inventer un nouveau concept : le rassurisme, (mon correcteur automatique s’affole devant ce mot qui n’existe pas dans notre langue, pourtant d’une richesse inégalée). Avec le rassurisme vont les rassuristes. Le rassurisme serait une nouvelle maladie, une sorte de déviance, une maladie honteuse, les ‘rassuristes’ rejoignant les infâmes complotistes et les dangereux négationnistes.
Pendant quarante-cinq années consacrées à la médecine, j’ai cru naïvement que rassurer ses patients, quoiqu’il leur arrive, était la première, voire la plus noble et belle mission de tout médecin conscient et fier d’avoir prêté serment.
Censures, délations, menaces, explosent.

Une tribune signée par plus de 300 personnalités du monde scientifique et médical proposa de gérer cette crise sanitaire autrement que par la peur et le stress permanent (et leurs dégâts considérables sur la santé de la population). Au cours de la même nuit, une seconde tribune signée à la hâte par 7 médecins habitués des plateaux télé appelant à ‘siffler la fin de la récréation’ parvint à la rédaction du JDD. Sept versus trois cents, un choix cornélien pour une rédaction qui s’était engagée la veille au soir à publier la première. 
Le dimanche matin, à la stupéfaction de la majorité, seule la deuxième fut publiée.
Ainsi, nous serions, nous médecins, les pions d’un immense bahut à l’échelle de la nation, chargés de siffler la fin d’une récréation qui aura vu une population à bout de souffle, profondément dépressive, tenter de sortir un instant durant, la tête d’une noyade programmée…
Ce que vivent les français depuis plus de huit mois n’a rien, il me semble, d’une récréation. Cela ressemblerait plutôt à une sorte d’incarcération où on leur consent à condition de s’être bien conduit, quelques promenades circulaires, à des heures dictées en haut lieu, sous les miradors des ARS, du ministère de la Santé et de la police démobilisée de là où l’on aurait urgemment besoin de sa présence.
Les corps, le libre arbitre, les vies de nos patients, ne nous appartiennent pas. Seules aux pires dictatures de cette planète, des médecins, à la botte, se permettent (ou n’ont pas d’autres choix), d’imposer ou d’interdire. Pas chez nous. Jamais.
La parole d’un médecin à elle seule peut guérir. Evitons qu’elle ne tue…Nous étions plus de trois cents à le dire, ils étaient sept.



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