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De MillésimeBio à Prowein : le commerce mondial du vin tient en quelques salons





Le 27 Janvier 2020, par Sébastien BUREL, expert en vin

Sitôt passé le 22 janvier, jour de la Saint-Vincent, le patron des vignerons, s’ouvre la saison des grands salons professionnels de la filière vin. Quasiment tout ce que la planète compte comme vignerons, acheteurs, agents, sommeliers, journalistes et cavistes va se croiser au cours de 3 ou 4 grands rendez-vous professionnels, où se décide le sort économique d’une grande part de la production mondiale de vin


Photo Gilles Lefranc
Photo Gilles Lefranc
L’incontournable MillésimeBio ouvre le bal aujourd’hui à Montpellier, suivi de peu part le tout nouveau Wine Paris (début février) quelques semaines avant le mastodonte de Düsseldorf, ProWein. Et autour de chacun de ces salons officiels, une myriade de rendez-vous « off » (officieux) devraient achever les plus résistants des dégustateurs.
 
Le Millésime bio vient à peine d’ouvrir ses portes, mais on peut d’ores et déjà garantir que cette 27 édition sera un succès : 1300 exposants, venus de 21 pays ont fait le déplacement, 40% de l’offre de vin bio française est représentée ! Et 7000 professionnels vont déguster, commenter, et surtout commander des milliers de cuvées, toutes certifiées bio.
« Notre famille est présente sur le salon, depuis la première édition, il y a 27 ans » témoigne Jeanne Fabre, qui avec sa sœur Clémence animent le stand où sont servis les vins de la famille qui compte à son actif plus de 350 ha de vignes bio.

Au-delà de la proximité géographique, 2 raisons principales justifient la présence des Fabre et explique plus largement l’incontestable succès du rendez-vous montpelliérain.
Premièrement, le salon est organisé par des vignerons, dans un souci d’intégrité et d’égalité inédit pour des événements d’une telle ampleur. Comme le rappelle Clémence, « on ne construit pas des cathédrales de carton-pâte ». Quelle que soit l’importance de l’exposant, tous disposent exactement du même dispositif : une table haute, deux tabourets, une signalétique commune. « Une façon de mettre tous les vignerons sur un pied d’égalité » rappellent systématiquement les organisateurs qui y voient aussi une façon de limiter l’impact écologique du salon et de maintenir les coûts de participation à un niveau très inférieurs aux rendez-vous plus commerciaux. Pour la famille Fabre, l’addition totale ne dépassera pas les 3500 €, contre 8 500 € pour Wine Paris et 5 000 € pour ProWein.

Deuxièmement, il s’agit de la grande messe mondiale des vins bio. Exposants et vignerons partagent les mêmes valeurs, et sont ici en toute connaissance de cause. Jeanne rappelle ainsi : « on s’épargne la pédagogie sur notre mode de culture et sur les prix… on peut aller directement à l’essentiel. » Une connivence qui favorise les échanges, notamment entre exposants qui sont plus enclins à s’échanger des bons tuyaux sur tel importateur australien ou américain. Les acheteurs français et européens sont bien au rendez-vous. Pour le grand export, seuls les acteurs spécialisés en bio descendent jusqu’à Montpellier.

Pour rencontrer en masse les acheteurs asiatiques ou américains, il faudra attendre WineParis et surtout Prowein, qui au cours des dernières décennies a phagocyté tous les grands salons généralistes comme Vinexpo, Vinisud en France ou la London Wine Fair.
 
Les barrières douanières mises en place par l’administration de Donald Trump ont sérieusement refroidi les velléités d’achat des rares américains croisés sur le salon. Le coronavirus va-t-il empêcher les acheteurs chinois et asiatiques de venir faire leurs emplettes à Paris et à Düsseldorf ? Décidément, le commerce du vin est un thermomètre bien sensible de la circulation des biens et des personnes.
 

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