La future division "Défense et espace", issue du rapprochement de Cassidian, Airbus Military et Astrium, devrait supporter l'essentiel de ces suppression de postes, avec 5 300 postes en moins, soit 13 % des effectifs. Les fonctions centrales d'administration seront également rabotées à hauteur de 500 postes. Enfin Airbus et Eurocopter s'en sortent sans casse.
L'annonce d'une telle restructuration est tombée lundi après-midi, avant même la fin du comité européen d'EADS, réuni pour l'occasion en Allemagne. C'est Tom Enders, le PDG de l'industriel, qui a confirmé ces chiffres. Ce plan s'accompagne également d'une rationalisation de certains sites européens, qui à l'image de ceux des Mureaux et d'Elancourt, gagneront en importance. Ces derniers deviendront d'ailleurs les pôles défense et espace du groupe.
"Nous devons renforcer la compétitivité de nos activités spatiales et de défense, et nous devons le faire maintenant" a notamment déclaré Tom Enders. La cause d'un tel plan est simple : du fait des baisses des budgets étatiques en matière d'armement ou de conquête spatiale, EADS doit compenser à l'export. Et pour cela, plusieurs solutions se sont présentées : réduire ses coûts, éliminer les duplications de produits et ressources, créer des synergies, mieux cibler les efforts de R&D du groupe. Ce qui passe par une restructuration profonde des effectifs.
En France, syndicats et politiques n'ont pas manqué de réagir rapidement à un tel plan social. La fédération métaux de Force Ouvrière, a notamment déclaré refuser "qu'EADS s'engage dans une logique purement financière avec comme seule volonté affichée un taux de rentabilité de 10 %". Côté politique, Michel Sapin, ministre du Travail, a soutenu, mordicus, lundi soir, et ce mardi matin, qu'il n'y aura "aucun licenciement" chez EADS. Affaire à suivre...