Un EPR au coût exorbitant
Des milliards d'euros de dépassement, un chantier qui n'aboutit toujours pas : c'est le portrait peu flatteur de l'EPR de Flamanville dressé dans le dernier rapport de la Cour des comptes. Pierre Moscovici, le nouveau président de l'institution, a présenté le rapport des Sages sur la filière EPR. Il a pointé du doigt les « importants retards » du chantier et les surcoûts « très significatifs » du projet. Le réacteur nucléaire numéro 3 de nouvelle génération, dont la construction a débuté en 2007, aurait dû être livré en 2012 : il faudra finalement attendre 2023 pour la mise en route ! Par ailleurs, le coût prévisionnel fixé à 3,8 milliards d'euros a démesurément enflé : l'EPR de Flamanville va finalement coûter 12,4 milliards d'euros.
La Cour des comptes relève plusieurs difficultés, à commencer par la création du projet d'EPR en 1989 par la France et l'Allemagne. Mais l'Allemagne s'en retire neuf ans plus tard lors de l'entrée des Verts au gouvernement. La double paternité finalement avortée constitue une « source importante de complexité », rappelle le rapport. Mais il y a plus grave : la rivalité entre EDF et Areva pour la construction du réacteur qui a précipité les deux chantiers de Flamanville et à Olkiluoto, en Finlande.
La Cour des comptes relève plusieurs difficultés, à commencer par la création du projet d'EPR en 1989 par la France et l'Allemagne. Mais l'Allemagne s'en retire neuf ans plus tard lors de l'entrée des Verts au gouvernement. La double paternité finalement avortée constitue une « source importante de complexité », rappelle le rapport. Mais il y a plus grave : la rivalité entre EDF et Areva pour la construction du réacteur qui a précipité les deux chantiers de Flamanville et à Olkiluoto, en Finlande.
Confusion chez EDF
Cette concurrence entre les deux entreprises n'a pas été arbitrée par les pouvoirs publics. Chacune a investi beaucoup de temps et de ressources alors qu'il aurait été plus avisé de mettre les compétences en commun. Les deux groupes ont voulu aller vite, trop vite, ils ont sous-estimé la complexité de la construction du réacteur de nouvelle génération. Les difficultés techniques ont augmenté en même temps que les capacités de l'EPR par rapport aux précédentes centrales.
EDF avait l'intention de construire l'EPR en 54 mois, quasiment trois fois plus rapidement qu'un réacteur de précédente génération (121 mois). L'entreprise, qui a voulu tout gérer elle-même, a également rencontré des problèmes de pilotage du chantier : « ce défaut de pilotage résulte en premier lieu de la confusion entre la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre », souligne la Cour des comptes. Les Sages recommandent de tirer les leçons de ces échecs afin bien sûr de les éviter pour les prochains EPR, si le gouvernement décide d'en commander de nouveaux.
EDF avait l'intention de construire l'EPR en 54 mois, quasiment trois fois plus rapidement qu'un réacteur de précédente génération (121 mois). L'entreprise, qui a voulu tout gérer elle-même, a également rencontré des problèmes de pilotage du chantier : « ce défaut de pilotage résulte en premier lieu de la confusion entre la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre », souligne la Cour des comptes. Les Sages recommandent de tirer les leçons de ces échecs afin bien sûr de les éviter pour les prochains EPR, si le gouvernement décide d'en commander de nouveaux.