Michael Spindelegger, grand défenseur de l’austérité et ministre des Finances autrichien a quitté ses fonctions en réponse aux socio-démocrates qui veulent entamer des réformes pour faire baisser les impôts sur les ménages. Des réformes qu’ils veulent compenser par une augmentation des impôts sur les héritages et les ultra-riches mais qui, pour lui, ne devraient pas avoir l’effet escompté.
« Vienne n’est pas Athènes, mais elle doit suivre l’exemple de Berlin » a déclaré Spindelegger avant de quitter ses fonctions de ministre ; et il quitte également la tête du parti populaire Autrichien membre de la grande coalition gouvernementale avec, entre autres, les socio-démocrates. C’était le 26 août 2014, le jour même de la nomination d’Emmanuel Macron à Bercy.
Il faut dire, toutefois, que la situation économique de la France et de l’Autriche n’est pas du tout la même. L’Autriche n’a enregistré qu’un déficit de 1,5% en 2013 tandis que la dette publique n’a atteint que 74,5% du PIB l’an dernier. Cette année, la dette devrait grimper fortement et toucher les 80% du PIB, mais il y a de la marge. En comparaison, la dette publique de la France était de 93,5% du PIB en 2013 et le déficit devrait dépasser les 4% en 2014.
De plus, avec seulement 4,9% de chômage, l’Autriche a de la marge pour relever un peu la pression fiscale. But de la manœuvre : tenter de compenser par une consommation interne les pertes liées aux tensions en Ukraine et l’embargo russe sur les produits en provenance de l’Union Européenne.