Bibliothèque Humaniste, Façade place Kubler ©Ville de Sélestat
À la Renaissance, Sélestat, cité impériale située à mi-chemin entre Strasbourg et Bâle, deux influentes cités du Saint-Empire romain germanique, est réputée pour son école latine qui prépare l’élite de l’humanisme rhénan. À l’enseignement médiéval scolastique qui reposait sur l’apprentissage de la lecture et les textes sacrés appris par cœur, les humanistes, soucieux de revenir à la pureté originelle du texte, substituent un enseignement qui stimule l’intelligence de l’élève et favorise sa réflexion.
Ce mouvement va bénéficier d’une diffusion exceptionnelle grâce à l’imprimerie mise au point par Gutemberg à Strasbourg puis Mayence. Le livre imprimé permet désormais un accès facile et démultiplié à la connaissance. Les humanistes commandent, font circuler et collectionnent de nombreux ouvrages. C’est ce parcours passionnant sur le savoir et sa transmission au XVe et XVIe siècles que nous offre la visite de ce musée-bibliothèque à partir du parcours scolaire et universitaire du jeune Beat Bild né à Sélestat en 1485 et mort à Strasbourg en 1547, qui deviendra le célèbre humaniste Beatus Rhenanus. Élève de l’école latine de Sélestat, étudiant à Paris, éditeur de livres à Strasbourg et Bâle, ami et collaborateur d’Érasme, cet érudit est l’exemple même de ce foisonnement intellectuel qui règne dans l’Europe de la « République des Lettres », dont les membres se passionnent pour le savoir autour de deux axes de connaissance : la tradition gréco-romaine et la tradition chrétienne. Grâce à de nombreux échanges et rencontres, c’est un réseau dense d’idées qui circulent à travers toute l’Europe.
Ce mouvement va bénéficier d’une diffusion exceptionnelle grâce à l’imprimerie mise au point par Gutemberg à Strasbourg puis Mayence. Le livre imprimé permet désormais un accès facile et démultiplié à la connaissance. Les humanistes commandent, font circuler et collectionnent de nombreux ouvrages. C’est ce parcours passionnant sur le savoir et sa transmission au XVe et XVIe siècles que nous offre la visite de ce musée-bibliothèque à partir du parcours scolaire et universitaire du jeune Beat Bild né à Sélestat en 1485 et mort à Strasbourg en 1547, qui deviendra le célèbre humaniste Beatus Rhenanus. Élève de l’école latine de Sélestat, étudiant à Paris, éditeur de livres à Strasbourg et Bâle, ami et collaborateur d’Érasme, cet érudit est l’exemple même de ce foisonnement intellectuel qui règne dans l’Europe de la « République des Lettres », dont les membres se passionnent pour le savoir autour de deux axes de connaissance : la tradition gréco-romaine et la tradition chrétienne. Grâce à de nombreux échanges et rencontres, c’est un réseau dense d’idées qui circulent à travers toute l’Europe.
De l’imprimé au numérique, l’accès à la connaissance
À l’origine bibliothèque paroissiale pour répondre au besoin du clergé et de l’école latine, la Bibliothèque Humaniste s’enrichit des quelque 600 livres légués à sa mort par Beatus Rhenanus. Le Trésor de la Bibliothèque Humaniste est composé des ouvrages les plus précieux. Des manuscrits médiévaux (dont La Bible de la Sorbonne, manuscrit enluminé du XIIIe siècle) et des livres imprimés du XVe et du XVIe siècle enfermés dans un cube de verre et accessibles aux seuls chercheurs. À côté de quelques livres ouverts sous vitrine et changés régulièrement, le visiteur peut feuilleter sous forme numérisée ces livres rares dont beaucoup viennent de la bibliothèque de Beatus Rhenanus : les historiens Tacite et Tite-Live, le géographe Ptolémée et sa fameuse Cosmographie qui présente l’ensemble du monde connu gréco-romain au IIe siècle. Imprimée pour la première fois à Bologne en 1477, la Cosmographie est constamment actualisée par de nouvelles cartes à chaque réimpression et servira de modèles à des générations de géographes par son mode de représentation de l’espace géographique. C’est ainsi qu’en 1507, on y voit apparaître le nom « Amérique ».
Depuis la Renaissance, le livre est au centre de l’accès à la connaissance, on étudie, on compare les textes, on cherche à retrouver le texte initial pour en découvrir le sens originel. La philologie est née. Ce travail d’érudition n’a pour autre but que de développer en chaque homme la faculté de développer son jugement et d’éveiller sa conscience. L’humanisme de la Renaissance est un programme intellectuel destiné à former les futures élites.
Visiter cette bibliothèque c’est appréhender une époque particulièrement riche qui favorise un renouvellement de la pensée dans tous les domaines de la connaissance.
À l’origine bibliothèque paroissiale pour répondre au besoin du clergé et de l’école latine, la Bibliothèque Humaniste s’enrichit des quelque 600 livres légués à sa mort par Beatus Rhenanus. Le Trésor de la Bibliothèque Humaniste est composé des ouvrages les plus précieux. Des manuscrits médiévaux (dont La Bible de la Sorbonne, manuscrit enluminé du XIIIe siècle) et des livres imprimés du XVe et du XVIe siècle enfermés dans un cube de verre et accessibles aux seuls chercheurs. À côté de quelques livres ouverts sous vitrine et changés régulièrement, le visiteur peut feuilleter sous forme numérisée ces livres rares dont beaucoup viennent de la bibliothèque de Beatus Rhenanus : les historiens Tacite et Tite-Live, le géographe Ptolémée et sa fameuse Cosmographie qui présente l’ensemble du monde connu gréco-romain au IIe siècle. Imprimée pour la première fois à Bologne en 1477, la Cosmographie est constamment actualisée par de nouvelles cartes à chaque réimpression et servira de modèles à des générations de géographes par son mode de représentation de l’espace géographique. C’est ainsi qu’en 1507, on y voit apparaître le nom « Amérique ».
Depuis la Renaissance, le livre est au centre de l’accès à la connaissance, on étudie, on compare les textes, on cherche à retrouver le texte initial pour en découvrir le sens originel. La philologie est née. Ce travail d’érudition n’a pour autre but que de développer en chaque homme la faculté de développer son jugement et d’éveiller sa conscience. L’humanisme de la Renaissance est un programme intellectuel destiné à former les futures élites.
Visiter cette bibliothèque c’est appréhender une époque particulièrement riche qui favorise un renouvellement de la pensée dans tous les domaines de la connaissance.
La lecture, une grande cause nationale, été 2021-2022
Que lisons-nous ? Comment lisons-nous ? Pourquoi lisons-nous ?
À l’heure d’internet, le livre semble être en compétition avec l’outil numérique. Certains préfèrent lire de longs ouvrages sur leur smartphone alors qu’un livre leur tombe des mains. Fait-on une différence entre un accès à la connaissance et un accès à l’information ? Nous savons tous que notre lecture sur internet est orientée. « Cookies », publicités, choix de thèmes, tout est fait pour nous faire gagner du temps et nous accompagner au mieux dans notre recherche. Attention louable qui malmène quelque peu notre liberté comme toute tentative de décider à notre place ce qui est bon pour nous.
Que lisons-nous ? Comment lisons-nous ? Pourquoi lisons-nous ?
À l’heure d’internet, le livre semble être en compétition avec l’outil numérique. Certains préfèrent lire de longs ouvrages sur leur smartphone alors qu’un livre leur tombe des mains. Fait-on une différence entre un accès à la connaissance et un accès à l’information ? Nous savons tous que notre lecture sur internet est orientée. « Cookies », publicités, choix de thèmes, tout est fait pour nous faire gagner du temps et nous accompagner au mieux dans notre recherche. Attention louable qui malmène quelque peu notre liberté comme toute tentative de décider à notre place ce qui est bon pour nous.
La Cosmographie de Ptolémée, édition de 1520, ©Ville de Sélestat
Le lecteur qui entre dans une librairie sait ce qu’il veut acheter, mais il peut aussi avoir un parcours aléatoire qui lui fera découvrir un autre monde. C’est son choix, un choix libre. Une fois rentré à la maison, ce lecteur va entrer dans son livre, s’y plonger, dit-on comme pour marquer le passage d’un état à un autre. Nous voici dans un monde qui nécessite de la concentration. L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert nous prévient « Pour en recueillir le fruit tout entier (…), il faut du silence, du repos et de la méditation ». C’est l’agrément de l’été et de la période des vacances. Voilà pourquoi sans doute le président de la République a fait de la lecture une « Grande cause nationale » de l’été 2021 à l’été 2022.
Quels fruits allons-nous recueillir de notre prochaine lecture ?
Quels fruits allons-nous recueillir de notre prochaine lecture ?
Christine de Langle
Cahier d’écolier de Beatus Rhenanus ©PMod