Journal de l'Economie : Le resserrement du crédit observé au cours des dernières années a-t-il modifié le rapport des entreprises à l’innovation ?
Sébastien Pichon : Le resserrement du crédit a poussé les entreprises à devenir plus ingénieuses. Les dépenses d’innovation, dans un premier temps du moins, sont forcément une charge. Par voie de conséquence, comme tout ce qui pèse sur le budget de l’entreprise en période de disette, elles sont scrutées à la loupe…
Certaines entreprises ont donc forcément du trouver des moyens originaux de financer leur travaux innovants. Cela va de l’innovation participative au crowdfunding, en passant par la rétribution en « nature » d’un prestataire, qui effectue gratuitement les travaux en échange de son droit à communiquer sur le sujet, par exemple via un film publicitaire… Les possibilités sont très nombreuses. Trouver ces solutions qui sortent des sentiers battus, sur la base d’un budget faible voire inexistant, fait aussi partie de notre valeur ajoutée.
Stéphane Sapolin : En période de crise, il est évidemment beaucoup plus compliqué d’avoir accès au crédit. Nos clients nous le confirment régulièrement, les banques imposent des conditions d’accès très contraignantes, puisqu’elles veulent obtenir des garanties de remboursements. Bien entendu, pour des entreprises innovantes, dont le temps de développement d’un produit, et donc de retour sur investissement, est aléatoire, il est compliqué pour une banque de se positionner. Leur frilosité pousse souvent les entreprises vers des solutions alternatives et plus adaptées à leur problématique : les financements de l’innovation. J’irais presque jusqu’à dire qu’il s’agit de deux métiers différents.
Sébastien Pichon : Certains clients viennent nous voir avec des projets très ambitieux, qui couteront plusieurs millions, voire plusieurs dizaine de millions d’euros, sans un sou en poche ! Invariablement, les banques refusent d’investir sur des projets de ce type à l’issue incertaine, si une partie des fonds n’est pas apporté par la société.
A nous de trouver les solutions originales qui leur permettront d’assurer leur montage financier. Ça peut passer par un mélange de Crédits d’Impôts et de subventions ou d’autres techniques encore plus atypiques. Dans tous les cas, le prérequis est d’avoir un projet solide. Si les bases sont incertaines, le financement le sera tout autant. Nous ne sommes pas des magiciens !
Certaines entreprises ont donc forcément du trouver des moyens originaux de financer leur travaux innovants. Cela va de l’innovation participative au crowdfunding, en passant par la rétribution en « nature » d’un prestataire, qui effectue gratuitement les travaux en échange de son droit à communiquer sur le sujet, par exemple via un film publicitaire… Les possibilités sont très nombreuses. Trouver ces solutions qui sortent des sentiers battus, sur la base d’un budget faible voire inexistant, fait aussi partie de notre valeur ajoutée.
Stéphane Sapolin : En période de crise, il est évidemment beaucoup plus compliqué d’avoir accès au crédit. Nos clients nous le confirment régulièrement, les banques imposent des conditions d’accès très contraignantes, puisqu’elles veulent obtenir des garanties de remboursements. Bien entendu, pour des entreprises innovantes, dont le temps de développement d’un produit, et donc de retour sur investissement, est aléatoire, il est compliqué pour une banque de se positionner. Leur frilosité pousse souvent les entreprises vers des solutions alternatives et plus adaptées à leur problématique : les financements de l’innovation. J’irais presque jusqu’à dire qu’il s’agit de deux métiers différents.
Sébastien Pichon : Certains clients viennent nous voir avec des projets très ambitieux, qui couteront plusieurs millions, voire plusieurs dizaine de millions d’euros, sans un sou en poche ! Invariablement, les banques refusent d’investir sur des projets de ce type à l’issue incertaine, si une partie des fonds n’est pas apporté par la société.
A nous de trouver les solutions originales qui leur permettront d’assurer leur montage financier. Ça peut passer par un mélange de Crédits d’Impôts et de subventions ou d’autres techniques encore plus atypiques. Dans tous les cas, le prérequis est d’avoir un projet solide. Si les bases sont incertaines, le financement le sera tout autant. Nous ne sommes pas des magiciens !
Sébastien Pichon est associé au sein du cabinet de conseil EIF Innovation. Il est titulaire d’un doctorat en biologie et biotechnologie et enseigne par ailleurs la fiscalité de l’innovation à l’université Paris 7.