Une telle manne intéresse évidemment d'autres pays aux sous-sols riches en hydrocarbures. En Europe, la Grande-Bretagne, la Roumanie et la Pologne sont en pointe avec des projets d'exploration et d'extraction en cours, tandis qu'en France ou en Bulgarie, l'exploitation est interdite. L'Europe s'est donc saisie du dossier et le moins qu'on puisse dire, c'est que les recommandations restent évasives.
La Commission a formulé des « principes minimaux que les Etats membres sont invités à suivre », a déclaré Janez Potocnik, le commissaire en charge de l'Environnement. Rien de contraignant donc : les États devront évaluer les sites d'exploitation avant de les sélectionner; ils devront également s'assurer que les installations ne provoquent pas de déversement dans le sol, l'eau ou l'air. Enfin, les évaluations d'impact sur l'environnement seront réalisées avec le « maximum de transparence ». Les États sont invités à appliquer ces recommandations dans les six mois.
Des « principes communs » peu contraignants donc, que ce soit pour les États comme pour les sociétés d'exploitation. Plusieurs organismes de défense de l'environnement, tout comme le Parlement européen, ont pourtant poussé l'exécutif européen à porter un peu plus le fer. Les États pourront passer outre, la Commission n'ayant émis que de simpes recommandations. Les États membres devront toutefois informer chaque année la Commission des mesures prises sur leurs territoires pour l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste. Et ceux qui ne respecteront pas ces règles minimales n'auront pas grand chose à craindre… La contradiction ne viendra donc visiblement pas de Bruxelles; on peut gager que les manifestations contre le gaz de schiste se poursuivront.