Il est de bon ton de critiquer les entreprises et de pointer leurs dérives, réelles comme supposées. Pourtant, leurs accusateurs sont parfois loin d’être exempts de tout reproche, et l’on peut leur adresser des critiques similaires. Ceci est rarement fait lorsqu’ils bénéficient d’une image positive. L’ONG Greenpeace, dont traite le dernier livre de Thibault Kerlirzin, l’illustre parfaitement.
En théorie, à écouter l’ONG, elle serait « David contre Goliath », une organisation aux moyens limités face à la puissance démesurée des multinationales et des États. La réalité est toute autre. Les cadres dirigeants de Greenpeace ont des revenus confortables qu’envierait un patron de TPE. Elle dispose par ailleurs de près de 350 millions d’euros de recettes annuelles. Son mode d’organisation, au passage très peu démocratique et qui entraîna de fréquentes dissensions, est extrêmement hiérarchique.
Quid de sa transparence ? Variable, selon ses pays d’activités. Dans certains cas, il est impossible de savoir qui finance l’organisation, qui a beau jeu de se déclarer indépendante, car non subventionnée par des entreprises, mais qui bénéficie de financements de fondations et trusts divers, émanations d’acteurs économiques. C’est ici que le concept de transparence prend un double sens : il s’agit d’une part de se présenter comme éthique et irréprochable grâce notamment à divers labels (l’appartenance de Greenpeace à Accountable Now, que la présence des réseaux de l’opaque George Soros suffit à discréditer d’emblée), mais aussi de faire preuve d’invisibilité.
En théorie, à écouter l’ONG, elle serait « David contre Goliath », une organisation aux moyens limités face à la puissance démesurée des multinationales et des États. La réalité est toute autre. Les cadres dirigeants de Greenpeace ont des revenus confortables qu’envierait un patron de TPE. Elle dispose par ailleurs de près de 350 millions d’euros de recettes annuelles. Son mode d’organisation, au passage très peu démocratique et qui entraîna de fréquentes dissensions, est extrêmement hiérarchique.
Quid de sa transparence ? Variable, selon ses pays d’activités. Dans certains cas, il est impossible de savoir qui finance l’organisation, qui a beau jeu de se déclarer indépendante, car non subventionnée par des entreprises, mais qui bénéficie de financements de fondations et trusts divers, émanations d’acteurs économiques. C’est ici que le concept de transparence prend un double sens : il s’agit d’une part de se présenter comme éthique et irréprochable grâce notamment à divers labels (l’appartenance de Greenpeace à Accountable Now, que la présence des réseaux de l’opaque George Soros suffit à discréditer d’emblée), mais aussi de faire preuve d’invisibilité.
Il ne s’agit pas ici que d’une question financière dans le fonctionnement global de Greenpeace, mais aussi de ce que l’auteur de ce livre d’informations qualifie de « double-fond(s) » : l’ONG (et d’autres) servent de caution idéologique pour masquer des intérêts économiques. Le relai bienveillant de Greenpeace dans les médias et la faiblesse des investigations généralement menées par la presse suffisent à légitimer le discours et les campagnes de Greenpeace. Pourtant, comme le montre ce Greenpeace, les opérations de l’ONG ne naissent pas d’une volonté ex nihilo, mais entrent en résonnance avec des intérêts économiques bien précis. Derrière la lutte contre le pétrole des sables bitumineux d’Alberta se cachent ainsi des enjeux financiers de poids, provenant d’acteurs du business énergétique, parfois bien peu soucieux de la question environnementale, mais adeptes du greenwashing, et à l’égard desquels Greenpeace reste curieusement muette.
Le point d’orgue du manque d’éthique de l’ONG est sans conteste le troisième cas de guerre de l’information décrypté par l’auteur : Greenpeace contre le nucléaire d’EDF. Les solutions d’ENR proposées par l’ONG ne sont jamais mises en balance ni remises en question, mais s’apparentent à du marketing pur et simple, là où elle prétend pourtant présenter des faits vérifiés scientifiquement. En pratique, le remède proposé se révèle pire que le mal, qu’il s’agisse des voitures électriques et de leur batterie au lithium, du trifluorure d’azote et de l’indium nécessaires aux écrans à cristaux liquides, mais surtout de l’éolien. La question éolienne est d’ailleurs probablement la plus dérangeante du livre et met à jour la malhonnêteté de Greenpeace. Elle en vante les avantages, mais n’applique aucun principe de précaution quant aux effets des infrasons sur la santé humaine, les dégâts environnementaux de l’extraction du néodyme pour les aimants, l’absence de démocratie qu’elle critique tant, mais pas quand les éoliennes sont imposées dans les communes, ou encore l’envolée du prix de l’électricité à cause des ENR. Est-ce à cause du partenariat de sa branche allemande avec Vestas, multinationale de l’éolien, et que Greenpeace France cache au grand public ?