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Grève du 13 octobre : la France sera-t-elle paralysée pour une durée indéterminée ?





Le 10 Octobre 2023, par Axelle Ker

Après la forte mobilisation contre la réforme des retraites, l'intersyndicale lance une nouvelle grève qui débutera ce vendredi 13 octobre 2023. Plusieurs secteurs ont répondu à l'appel et risquent de paralyser la France pour une durée indéterminée.


Mobilisation intersyndicale dans toute la France « contre l’austérité »

L’appel à la grève lancé par l'intersyndicale pour le vendredi 13 octobre 2023 annonce une journée chargée de revendications et de perturbations en France. Représentée par des syndicats majeurs tels que la CFTC, la CFDT, la CGT, et l’UNSA, cette mobilisation porte la bannière de la lutte « contre l’austérité ». À ce titre, leurs principales revendications portent sur une amélioration du pouvoir d'achat, une hausse des salaires, des pensions et des minimas sociaux, mais aussi une écologie plus juste et l'égalité homme-femme.

Ce mouvement intervient dans un contexte où la Première ministre, Élisabeth Borne, appelle les entreprises à prendre part à la responsabilité d'augmenter les salaires. À ce propos, Marylise Léon, présidente de la CFDT, estime que les entreprises réalisant des super-profits « ont des comptes à rendre ». Sophie Binet, présidente de la CGT, rappelle quant à elle l’urgence de la situation : « Les chiffres de l'appauvrissement de la population sont très inquiétants : plus d'un tiers des Français disent ne pas manger à leur faim trois repas par jour, 50 % ne peuvent plus épargner... ».


Objectif des perturbations : préparer le terrain pour la conférence sociale sur les bas salaires.

La mobilisation intersyndicale impactera principalement les transports, l'éducation, la santé et le secteur routier. Dans les transports, aérien notamment, les annulations de vols s’annoncent conséquentes, avec par exemple 40% de vols annulés à Paris-Orly, 20 % pour l'aéroport de Marseille et 15 % des vols pour celui de Beauvais. La SNCF et la RATP débuteront leur mouvement dès le jeudi 12 octobre, à 17h. En parallèle, le monde de l'éducation et celui de la fonction publique se mobilisent. Au vu de la réunion de la Commission des Affaires culturelles et de l'Éducation à l'Assemblée nationale avec le syndicat des enseignants, il est fort probable que le corps enseignant se joigne massivement au mouvement et que plusieurs centaines de classes soient fermées ce vendredi. Le climat est tout aussi tendu du côté du secteur médical : les dernières négociations entre le gouvernement et l'Assurance maladie sont loin d'avoir répondu aux attentes des syndicats des médecins libéraux (hausse de +1,50 euros sur le prix des consultations qui est passé à 26,5 euros pour les généralistes contre 30 demandés). Suite au désenchantement des dernières négociations, les syndicats des médecins libéraux ont appelé dès le mois d'août 2023 à une grève illimitée de la part de l'ensemble de la profession. Par conséquent, selon les prévisions, il est tout à fait possible qu'un cabinet sur deux soit fermé dès vendredi, et ce, pour une durée indéterminée.

Cette grève, outre les perturbations qu'elle occasionnera, s'annonce comme un prélude aux prochaines discussions qui se tiendront dans le cadre de la conférence sociale sur les bas salaires prévue le lundi 16 octobre 2023. Cet évènement, à l'initiative du président Emmanuel Macron, se tiendra au Cese (Conseil économique, social et environnemental). Il fait suite aux discussions de Saint-Denis, en août dernier, organisées par le président Emmanuel Macron suite à la réunion de Saint Denis avec les chefs des différents groupes de partis. Cette conférence sera présidée par la Première ministre Élisabeth Borne et aura pour thèmes centraux : les « minima conventionnels, les classifications et les déroulés de carrière », « les temps partiels et les contrats courts », et « les exonérations de cotisations, primes d'activité et tassement des rémunérations », selon les précisions de Matignon. Autrement dit, le mouvement intersyndical vise à mettre la pression sur le gouvernement en prévision des discussions qui se tiendront lors de la conférence. La présidente de la CGT, Sophie Binet, a déclaré que le gouvernement « a toutes les cartes en main pour mettre les patrons sous pression ». Par conséquent, en fonction du déroulement de ladite conférence, la grève pourrait être reconduite pour une durée indéterminée.





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