
Pierre Gattaz va trop loin pour le gouvernement. Lundi soir, lors d’une conférence de presse à Londres, Emmanuel Macron a déclaré que la proposition de Pierre Gattaz, de supprimer définitivement l’ISF, était une provocation supplémentaire. Et qu’il était hors de question que le gouvernement aille dans le sens du président du Medef.
Le ministre de l’Economie va plus même plus loin, sous-entendant que Pierre Gattaz raconterait même n’importe quoi, sans se soucier des conséquences que cela pourrait avoir. « Lorsqu’on est responsable syndical ou responsable politique, on est avant tout responsable, on ne peut pas dire à n’importe quelle seconde de la journée tout ce qu’on pense » a ainsi commenté Emmanuel Macron. Ajoutant « en l’espèce, pour ce qui relève de Pierre Gattaz, ce n’est pas la première fois qu’il a cette lubie ».
Le gouvernement et la majorité tirent donc à boulets rouges sur le patron des patrons. Le Parti socialiste, à travers sa porte-parole, Corrine Narassiguin, avait également critiqué Pierre Gattaz sur ce sujet, un peu plus tôt dans la journée du lundi. « Il aime les provocations. Sa nouvelle trouvaille ? Supprimer l’ISF, qui à lui seul expliquerait le manque d’investissement en France » avait-elle alors déclaré.
Toujours est-il que ce n’est pas la première fois que le patron du Medef propose un tel sujet. Le précédent remonte à août 2013. Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement n’a pas l’intention de s’asseoir sur 4,4 milliards d’euros de recettes, en supprimant l’ISF, et cela même si les rentrées d’argent dues à cet impôt sont en baisse.