Dans le monde très discret de l’intelligence économique, il y a les Américains et les Britanniques, et une poignée d’autres. Parmi eux, l’entreprise française ADIT (Agence pour la diffusion de l'information technologique) s’est taillée une solide réputation, en France et en Europe, mais aussi outre-Atlantique. Nº1 français du secteur, l’ADIT a connu ces dernières années une croissance remarquable et remarquée, sa valeur ayant plus que doublé depuis mi-2019, pour atteindre aujourd’hui 325 millions d’euros. L’un de ses actionnaires, Parquest Capital, a choisi de céder une partie de sa participation. L’ADIT devrait officialiser dans les jours qui viennent l’arrivée du fonds Sagard, aux côtés d’autres actionnaires tricolores.
L’ADIT, porte-étendard de l’intelligence économique française
Avec cette entrée au capital de l’ADIT, Sagard deviendra l’actionnaire nº1 de ce fleuron français de l’intelligence économique, aux côtés de l’Etat français qui conserve 30% du capital via Bpifrance, et donc la main sur la gouvernance de cette entreprise pas comme les autres. L’opération permettra à l’ADIT de poursuivre sa consolidation sur les marchés européens, principalement en Allemagne, en Italie et en Espagne, mais aussi sur le continent américain, en Afrique ou en Asie.
L’histoire de l’ADIT – fondée en 1993 – vaut un petit retour en arrière. Avant de devenir le leader européen de l’intelligence économique, l’entreprise basée sur les quais de Seine dans le 7e arrondissement de Paris était initialement détenue à 100% par l’Etat. Ses deux principaux clients d’alors n’étaient autres que EADS et Thales. En 2011, l’Etat français a choisi de développer l’agence en ouvrant son capital afin de contrer les géants du secteur que sont les Britanniques de Control Risks et surtout les Américains d’Edelman ou de Kroll. Une ouverture qui a permis à la France de disposer d’un champion indépendant des Anglo-saxons.
Ces deux dernières années, l’ADIT a accéléré sa croissance externe en absorbant plusieurs entités tricolores ou en prenant des participations au sein d’entreprises spécialisées, dans différents secteurs de l’intelligence économique : Eurotradia (agence export), DCI (opérateur du ministère de la Défense), ESL Network et Stratinfo (influence), Geos (sécurité)… La liste est longue, les profils complémentaires pour former aujourd’hui un groupe pluridisciplinaire qui permet à la France de compter un acteur incontournable du marché.
Souveraineté fait loi
La France ne pouvait en effet pas se laisser distancer dans ce secteur en très forte croissance. Pour l’Etat français, détenir dans ses rangs une entreprise de pointe est également une affaire de souveraineté : selon L’Usine nouvelle, en pleine pandémie du Covid-19, l’AP-HP (Assistance publique Hôpitaux de Paris) aurait par exemple considéré la possibilité de confier le traitement de ses données à l’entreprise américaine Palantir, proche des services de renseignements US. Soucieux de son indépendance, l’Etat avait alors sorti le parapluie via son plan de relance de la French Tech, dont un fonds de souveraineté de 150 millions d’euros pour protéger l’économie française d’éventuelles intrusions d’acteurs étrangers…
L’arrivée de Sagard au capital de l’ADIT apporte de nouvelles garanties pour l’Etat français, et renforcera la puissance financière du groupe, en prenant une part d’actionnaire de référence toutefois inférieure à 50%. Fondé en France en 2002 par la famille québécoise Desmarais, Sagard est un fonds professionnel de capital investissement (FPCI) dont le capital est majoritairement européen. Il n’est évidemment pas un inconnu dans le secteur de l’intelligence économique, accompagnant déjà plus de 35 entreprises françaises dans leurs stratégies de développement, en France comme à l’étranger. Parmi elles, on retrouve des fleurons stratégiques tricolores comme Sabena (maintenance aéronautique) et Souriau (conception et fabrication de solutions de connectique).
Au capital de l’ADIT, Sagard rejoindra donc l’Etat et le français Amundi, qui figure parmi les leaders mondiaux de la gestion d’actifs. « Le fonds Sagard succèdera à Parquest en tant qu’actionnaire de référence du groupe, explique Philippe Caduc, le PDG de l’ADIT. L’ensemble des actionnaires actuels – Parquest, Bpifrance et Amundi – ont choisi de réinvestir significativement aux côtés de Sagard, témoignant ainsi leur confiance dans le groupe et leur souhait de continuer à accompagner ses futurs développements. L’opération ne remet pas en cause les garanties exceptionnelles dont bénéficient historiquement l’Etat et Bpifrance, en particulier s’agissant de la localisation en France du siège social, de l’agrément formel des actionnaires au travers d’une action de préférence ou de la nomination des dirigeants. » Cette nouvelle ouverture permettra donc à la direction actuelle de garder son autonomie stratégique, de soutenir sa politique de développement en Europe et à l’international, et de renforcer son implantation à l’étranger.
Regarder les leaders mondiaux droit dans les yeux
Dans ce contexte de concurrence internationale effrénée et parfois sans foi ni loi, la consolidation actuelle de l’ADIT grâce l’arrivée de Sagard est donc une bonne nouvelle pour l’accompagnement des entreprises françaises à l’international, y compris en Amérique du Nord. L’Etat français – qui dispose toujours d’une « golden share » et donc d’un droit de regard – voit ainsi l’un de ses fleurons capables de rivaliser avec les géants anglo-saxons. « Notre stratégie ambitieuse en matière de croissance externe, poursuit Philippe Caduc, nous a permis de consolider notre position de leader européen en proposant à plus de 500 clients un ensemble d’activités couvrant un spectre complet : intelligence stratégique, éthique des affaires, affaires publiques et stratégies d’influence, déploiement des PME et ETI, sécurité des affaires et assistance technique, MCO aéronautique. Nous devons notre succès à l’ensemble des équipes, soit plus 650 salariés, à leur engagement au quotidien. » Avec l’arrivée de Sagard, l’ADIT va pouvoir poursuivre sa trajectoire ascendante. Et avec elle, la France de l’intelligence économique marquer des points aux côtés des entreprises françaises.
L’ADIT, porte-étendard de l’intelligence économique française
Avec cette entrée au capital de l’ADIT, Sagard deviendra l’actionnaire nº1 de ce fleuron français de l’intelligence économique, aux côtés de l’Etat français qui conserve 30% du capital via Bpifrance, et donc la main sur la gouvernance de cette entreprise pas comme les autres. L’opération permettra à l’ADIT de poursuivre sa consolidation sur les marchés européens, principalement en Allemagne, en Italie et en Espagne, mais aussi sur le continent américain, en Afrique ou en Asie.
L’histoire de l’ADIT – fondée en 1993 – vaut un petit retour en arrière. Avant de devenir le leader européen de l’intelligence économique, l’entreprise basée sur les quais de Seine dans le 7e arrondissement de Paris était initialement détenue à 100% par l’Etat. Ses deux principaux clients d’alors n’étaient autres que EADS et Thales. En 2011, l’Etat français a choisi de développer l’agence en ouvrant son capital afin de contrer les géants du secteur que sont les Britanniques de Control Risks et surtout les Américains d’Edelman ou de Kroll. Une ouverture qui a permis à la France de disposer d’un champion indépendant des Anglo-saxons.
Ces deux dernières années, l’ADIT a accéléré sa croissance externe en absorbant plusieurs entités tricolores ou en prenant des participations au sein d’entreprises spécialisées, dans différents secteurs de l’intelligence économique : Eurotradia (agence export), DCI (opérateur du ministère de la Défense), ESL Network et Stratinfo (influence), Geos (sécurité)… La liste est longue, les profils complémentaires pour former aujourd’hui un groupe pluridisciplinaire qui permet à la France de compter un acteur incontournable du marché.
Souveraineté fait loi
La France ne pouvait en effet pas se laisser distancer dans ce secteur en très forte croissance. Pour l’Etat français, détenir dans ses rangs une entreprise de pointe est également une affaire de souveraineté : selon L’Usine nouvelle, en pleine pandémie du Covid-19, l’AP-HP (Assistance publique Hôpitaux de Paris) aurait par exemple considéré la possibilité de confier le traitement de ses données à l’entreprise américaine Palantir, proche des services de renseignements US. Soucieux de son indépendance, l’Etat avait alors sorti le parapluie via son plan de relance de la French Tech, dont un fonds de souveraineté de 150 millions d’euros pour protéger l’économie française d’éventuelles intrusions d’acteurs étrangers…
L’arrivée de Sagard au capital de l’ADIT apporte de nouvelles garanties pour l’Etat français, et renforcera la puissance financière du groupe, en prenant une part d’actionnaire de référence toutefois inférieure à 50%. Fondé en France en 2002 par la famille québécoise Desmarais, Sagard est un fonds professionnel de capital investissement (FPCI) dont le capital est majoritairement européen. Il n’est évidemment pas un inconnu dans le secteur de l’intelligence économique, accompagnant déjà plus de 35 entreprises françaises dans leurs stratégies de développement, en France comme à l’étranger. Parmi elles, on retrouve des fleurons stratégiques tricolores comme Sabena (maintenance aéronautique) et Souriau (conception et fabrication de solutions de connectique).
Au capital de l’ADIT, Sagard rejoindra donc l’Etat et le français Amundi, qui figure parmi les leaders mondiaux de la gestion d’actifs. « Le fonds Sagard succèdera à Parquest en tant qu’actionnaire de référence du groupe, explique Philippe Caduc, le PDG de l’ADIT. L’ensemble des actionnaires actuels – Parquest, Bpifrance et Amundi – ont choisi de réinvestir significativement aux côtés de Sagard, témoignant ainsi leur confiance dans le groupe et leur souhait de continuer à accompagner ses futurs développements. L’opération ne remet pas en cause les garanties exceptionnelles dont bénéficient historiquement l’Etat et Bpifrance, en particulier s’agissant de la localisation en France du siège social, de l’agrément formel des actionnaires au travers d’une action de préférence ou de la nomination des dirigeants. » Cette nouvelle ouverture permettra donc à la direction actuelle de garder son autonomie stratégique, de soutenir sa politique de développement en Europe et à l’international, et de renforcer son implantation à l’étranger.
Regarder les leaders mondiaux droit dans les yeux
Dans ce contexte de concurrence internationale effrénée et parfois sans foi ni loi, la consolidation actuelle de l’ADIT grâce l’arrivée de Sagard est donc une bonne nouvelle pour l’accompagnement des entreprises françaises à l’international, y compris en Amérique du Nord. L’Etat français – qui dispose toujours d’une « golden share » et donc d’un droit de regard – voit ainsi l’un de ses fleurons capables de rivaliser avec les géants anglo-saxons. « Notre stratégie ambitieuse en matière de croissance externe, poursuit Philippe Caduc, nous a permis de consolider notre position de leader européen en proposant à plus de 500 clients un ensemble d’activités couvrant un spectre complet : intelligence stratégique, éthique des affaires, affaires publiques et stratégies d’influence, déploiement des PME et ETI, sécurité des affaires et assistance technique, MCO aéronautique. Nous devons notre succès à l’ensemble des équipes, soit plus 650 salariés, à leur engagement au quotidien. » Avec l’arrivée de Sagard, l’ADIT va pouvoir poursuivre sa trajectoire ascendante. Et avec elle, la France de l’intelligence économique marquer des points aux côtés des entreprises françaises.