Journal de l'économie

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L’excès fiscal, une erreur historique française





Le 18 Décembre 2018, par Paul Malo

ISF, 35 heures... Comment perdre les talents d’un pays, et donc des emplois ? Au fil des siècles, la France n’a guère retenu les leçons de son histoire.


Un exil ruineux pour la France

À force d’aveuglement, il faut peut-être finir par parler d’exception culturelle… Seule face à tous ses voisins, la France a très souvent pratiqué des niveaux de taxation et d'imposition décourageants voire confiscatoires, et n’a pas su mesurer l’influence de ses choix sur son économie. De nos jours, les jeunes Français informaticiens et mathématiciens participent à la renommée de la Silicon Valley, en Californie. Plus près, à seulement deux heures de Paris, 400.000 Français vivent à Londres ou dans sa région, dont une part impliquée dans le succès de la City.

Comment ne pas voir la perte de savoirs, et donc de dynamisme économique pour l’Hexagone, engendrée par tant de départs ? Ce n’est pas sans rappeler jadis, au 17e siècle, l’essor de l’horlogerie suisse, la plus réputée au monde. Horlogers, émailleurs, artisans… Entre 150.000 et 180.000 Huguenots durent fuir la France lors de la révocation de l’Edit de Nantes . Une émigration d’une élite économique et technique qui ne fit que profiter aux concurrents de la France. Comme l’écrivit Michelet, ces exilés français créèrent "des jardins, des ateliers et des cultures en Prusse, l’horlogerie en Suisse, enfin en Angleterre, le tissage de la soie, l’imprimerie et, avec Denis Papin, la machine à vapeur !" Jadis le  Roi de Prusse remerciait l’ambassadeur de France de cette révocation de l’Edit de Nantes. Plus près de nous, Gerhard Schröder considérait l’ISF et les 35 heures comme un cadeau pour son pays. Quant au  Premier ministre britannique David Cameron, il était prêt à dérouler le tapis rouge. "Nous accueillerons plus d’entreprises françaises qui paieront leurs impôts au Royaume-Uni. Cela paiera nos services publics, nos écoles et tout le reste."
 

Des expatriés très entreprenants

Selon les chiffres de la Maison des Français de l’étranger,  5,83% des expatriés (soit 120.000 sur les 2.100.000 Français expatriés) sont chefs d’entreprises de plus de dix salariés, soit vingt fois plus que pour les Français résidant dans l’Hexagone...

Si l’on considère que les entreprises créées par des Français à l’étranger comptent 20 salariés en moyenne (contre 70 en France), et que la moitié seulement de ces entreprises auraient pu naître en France, soit 60.000, cela représente environ 1,2 million d’emplois perdus par notre pays. De quoi, sans Impôt sur la fortune ni taux de prélèvements confiscatoires, faire baisser le chômage à 7,1% de la population active. Un chiffre certes meilleur qu'à l'heure actuelle, mais qui resterait supérieur à nombre de nos voisins : Suisse (4,7%), Allemagne (5,2%), Hollande (7%), Autriche (4,9%)...

 




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