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L'impact dramatique du réchauffement climatique sur l'économie





Le 29 Mai 2024, par La rédaction

Une étude révèle une nouvelle estimation alarmante de l'impact du réchauffement climatique sur l'économie mondiale. Selon cette étude, une hausse de 1 °C pourrait réduire le PIB mondial de 12 % en seulement six ans.


Les coûts économiques sous-estimés du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique et ses conséquences sur la croissance économique font l'objet de débats intenses depuis des décennies. Un récent document de travail du National Bureau of Economic Research (NBER), rédigé par Adrien Bilal de Harvard et Diego Känzig de Northwestern University, apporte de nouvelles perspectives alarmantes. Les auteurs estiment qu'une augmentation de la température mondiale de 1 °C entraînerait une réduction de 12 % du PIB mondial en six ans.

Selon Bilal et Känzig, le réchauffement de 0,75 °C observé entre 1960 et 2019 a déjà eu des effets néfastes : sans ce réchauffement, le PIB mondial serait aujourd'hui supérieur de 37 %. En poursuivant sur cette trajectoire, une hausse de 2 °C d'ici 2100 pourrait provoquer une diminution de 50 % du PIB mondial, en raison des effets cumulatifs des dommages économiques.

L'étude met en lumière des coûts économiques associés à l'émission de carbone bien plus élevés que ceux estimés précédemment. « L'émission d'une tonne de carbone engendre un coût économique de 1.056 dollars (973 euros) », explique Adrien Bilal. Ce coût inclut les réparations après des catastrophes climatiques, la destruction de capital, la détérioration de la santé et la baisse de productivité. Cette estimation est six fois plus élevée que celle des analyses économiques antérieures.

Les coûts actuels du carbone en Europe sont généralement estimés autour de 100 dollars, tandis que l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) les évalue à 180-190 dollars. Les nouvelles estimations de Bilal et Känzig révèlent une réalité bien plus sombre et incitent à une révision des politiques actuelles.

Implications politiques

Cette étude a déjà suscité de nombreuses réactions. Thomas-Olivier Léautier, chef économiste chez TotalEnergies, la qualifie de « remarquable » et souligne qu'elle réconcilie la vision des scientifiques avec les estimations macroéconomiques jusqu'ici trop optimistes. Xavier Jaravel, professeur à la London School of Economics, a également consacré une chronique à cette étude dans ses publications.

L'approche méthodologique adoptée par Bilal et Känzig se distingue par son focus sur les températures moyennes mondiales, contrairement aux études précédentes qui se concentraient sur des hausses de température locales. Cette perspective globale révèle que le réchauffement climatique entraîne des événements extrêmes simultanés (vagues de chaleur, sécheresses, tempêtes, etc.) ayant un impact économique bien plus considérable lorsqu'ils sont évalués à l'échelle mondiale.

Les implications de cette étude pour les décideurs politiques sont majeures. Bilal souligne que les pertes économiques mondiales liées à l'émission d'une tonne de carbone sont d'environ 1.000 dollars, dont 200 dollars pèsent sur les États-Unis. Il souligne qu'il est rentable d'investir 80 dollars pour éviter ces futures pertes. Cette étude pourrait ainsi encourager les gouvernements à investir massivement dans la décarbonation de leurs économies pour atténuer les effets dévastateurs du réchauffement climatique.




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