Journal de l'économie

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La Belle Époque ou le temps d’avant





Le 4 Mars 2023, par Carole Gaillard & Nicolas Lerègle

Il fut un temps où, bien avant qu’Hemingway ne l’écrive, Paris était une fête. Exposition universelle de 1889, progrès scientifiques, naissance du cinéma, de l’automobile, développement du chemin de fer et bientôt début de l’aviation, le temps de Proust, des impressionnistes, des courtisanes et demie mondaines. Un temps où, interrogé par son médecin qui lui demandait « Sire où n’avez-vous pas mal ? », Léopold II répondait « à Paris ». C’était la Belle époque qui allait s’éteindre avec la Première Guerre mondiale. Pour écouter l’album « Belle époque »* de Vincent Pereira et Émile Parisien, encore du jazz contemporain qui sait renouveler avec bonheur le genre et nous plonge avec délice dans cette Belle Époque souvent fantasmée, il faut se parer des attributs de ce temps et évacuer les préjugés du XXIe siècle.


Image Flickr
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Attraper dans le frigo la bouteille de champagne demi-sec qui y aura été remisée quelques heures auparavant. Et oui du demi-sec qui fut supplanté par le brut quelques années plus tard – pour des raisons qui m’échappent – alors qu’il parait les tables des palais et des lieux de plaisir comme le Chabanais ou la Fleur Blanche – qui inspira Toulouse-Lautrec. Le champagne demi-sec est d’une suavité sans égale et accompagne merveilleusement un moment de détente, il est en quelque sorte la douceur dans un monde de brutes. Toutes les grandes marques ne s’y sont pas trompées en remettant celui-ci à l’honneur de leur offre pour une clientèle qu’il convient de distraire du Spritz.

Pour le cigare j’opterai pour un Ashton VSG Sorcerer qui offre, ses origines dominicaines aidant, des notes de vanille et de café tout à fait séduisantes. Il se mariera très bien avec une coupe de demi-sec, répondant à la douceur de celle-ci par la force maitrisée d’un Churchill de très belle facture.

Cette alliance vitis & volutes permet, dès lors, d’apprécier à sa juste valeur cet opus « Belle époque ».
Les premières mesures vous plongent dans cette époque, une fantaisie égyptienne  comme une invitation à déambuler verre et cigare en main, un morceau évoquera ensuite des danseurs amoureux qui peut-être danseront sur le Rag(time) tentateur qui leur est proposé.
Et ainsi de suite, on peut trouver dans chaque composition un clin d’œil à une époque qui se voulait encore légère.

Ce disque s’écoute, ou se déguste, les yeux fermés, coupe en main et cigare aux lèvres. On se surprend à s’imaginer 6 rue des Moulins confortablement installé dans un fauteuil de la Fleur Blanche, échangeant avec Toulouse-Lautrec du choix de ses modèles, du dernier opus de Proust « du côté de chez Swann »   qui n’a été que nominé au Goncourt ou jugeant des « chansons grises » de Reynaldo Hahn le compositeur attitré de cette Belle Époque le tout en attendant de se rendre au théâtre Michel pour voir « le veilleur de nuit » de Sacha Guitry.

Mon cigare est consumé, la bouteille est vidée, le disque terminé ; il va être temps de regarder une chaine d’informations en continu et de se remettre dans notre époque qui ne mérite pas nécessairement l’adjectif de belle. Oui vraiment merci à Vincent Pereira et Émile Parisien, à travers leurs notes de nous en rappeler, de cette Belle Époque révolue, toute la saveur.
 
*Encore merci à Guy Delpuech pour cette découverte
 

Carole Gaillard & Nicolas Lerègle
Carole Gaillard & Nicolas Lerègle
Carole Gaillard fondatrice de « Chais Elles » une boutique de vins en ligne www.chais-elles.fr
Nicolas Lerègle, avocat au barreau de Paris et amateur de barreaux… de chaise
 
 
 


Vitis & Volutes



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