Pour l'intersyndicale, c'est au gouvernement de jouer. "Il y a une union sacrée à Marseille autour de la SNCM pour défendre le projet industriel. La balle est dans le camp du gouvernement" a déclaré Maurice Perrin, représentant de la CFE-CGC, de la CGT marins, du Syndicat autonome de la marine marchande et de la CFDT, à l'AFP.
Pour Maurice Perrin, ce mouvement de grève est sans précédent dans l'histoire de la SNCM, "par l'unité qui se manifeste entre toutes les catégories de personnels, marins, officiers et sédentaires". Une unité relative toutefois, quand on sait que ce mouvement a été suivi à 65 % par les employés de la compagnie maritime.
Reste que les inquiétudes sont réelles pour l'intersyndicale. Particulièrement depuis l'annonce du gouvernement d'un nouvel apport supplémentaire de 30 millions d'euros pour venir en aide à l'entreprise en difficulté, avec son actionnaire majoritaire Veolia, mais également avec Bruxelles, qui lui réclame 440 millions d'euros d'aides jugées illégales.
Une nouvelle aide de la part de l'équipe de Jean-Marc Ayrault, qui s'ajoute à celle de 20 millions d'euros versée à l'automne dernier, ne signifie pour les syndicats rien de mois que l'abandon du plan de sauvetage de l'entreprise, qu'ils appellent de tous leurs voeux.
Au ministère des Transports, on rappelle que "l'Etat a versé 20 millions d'euros cet automne et vient de s'engager pour 30 millions d'euros qui vont assurer toute la trésorerie de 2014". Pas de quoi s'inquiéter donc. Un sentiment que ne partagent pas les syndicats qui estiment que cela ne règlera en rien le problème profond de la SNCM.
Mais voilà, le gouvernement est lié par les élections municipales et la question de la SNCM est fortement liée à celle de la ville de Marseille, sur laquelle le PS a des vues actuellement. Dans un tel contexte, les 30 millions d'euros promis par l'exécutif ne sembleraient être que de la poudre aux yeux des acteurs de la contestation au sein de la compagnie maritime.