Journal de l'économie

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La bataille de l'influence : Guérilla et contre-mesures selon Dadid Galula





Le 29 Mars 2023, par Olivier de Maison Rouge

Nous poursuivons notre cycle sur les écrits qui imprègnent les réflexions conceptuelles sur l’intelligence stratégique.


Olivier de Maison Rouge
Olivier de Maison Rouge
Non sans une certaine actualité prégnante, nous recensons ici les travaux de David Galula.

Officier français affecté en Algérie durant la guerre éponyme, David Galula théorisa l’action d’influence et de conquête des esprits auprès des populations, face à un ennemi idéologique.

Son enseignement – qui a eu les faveurs des cercles militaires américains – inspira largement le général Petraeus dans ses combats de contre-guérilla en Irak.

L’ouvrage de référence de David Galula Contre-insurrection. Théorie et pratique, fut traduit en français et publié aux Éditions Economica en 2008 seulement.

Depuis lors, l’armée française a redécouvert ce legs stratégique et constitue un bréviaire à ranger parmi les leçons essentielles de la tactique intellectuelle et opérationnelle.

Nous avons puisé dans cette lecture plusieurs références que nous reprenons :

« La promotion du désordre est un objectif logique pour l’insurgé. Le désordre gêne l’activité économique et donc produit de l’insatisfaction. La force et l’autorité du loyaliste s’en trouvent amoindries. De plus, le désordre, état normal de la nature, est beaucoup moins cher à créer qu’à combattre : si l’insurgé fait sauter un pont, il faut faire garder tous les ponts ; il lui suffit de lancer une grenade dans un cinéma pour qu’il faille fouiller toutes les personnes entrant dans un endroit public. » (p. 20)

« L’existence d’une asymétrie entre les deux camps a des répercussions importantes dans l’utilisation que chacun des adversaires peut faire de la propagande. L’insurgé, détaché de toute responsabilité, peut en faire jouer tous les rouages ; il peut, en tant que de besoin, mentir, tricher ou embellir la réalité. Il n’a pas l’obligation de prouver les informations qu’il avance. » (p.25)

« Le loyaliste sera inévitablement amené à réformer les procédures judiciaires du temps de paix, mais dans ce cas il doit le faire sous la pression de l’insurrection. » (p. 99)

« Dans une guerre conventionnelle, la finalité de la stratégie consiste en la conquête du territoire de l’ennemi et la destruction de ses forces. Dans une guerre révolutionnaire, l’ennemi ne possède pas de territoire propre et refuse de combattre pour en défendre un. Il est partout et nulle part à la fois. » (p. 108)

« Si essentielle soit-elle, l’action militaire est secondaire par rapport à l’action politique puisque son but est de permettre au pouvoir politique de disposer de suffisamment de liberté d’action pour évoluer en sécurité au sein de la population. » (p. 133)

« Dans une guerre conventionnelle, l’état-major d’une grande unité militaire est généralement organisé autour de deux grandes fonctions : “renseignement/opérations” et “logistique”. Dans un état-major de contre-insurrection, il est impératif de disposer d’une troisième fonction “politique”, de même poids que les autres. » (p. 137)

« Recueil du renseignement. Dans toute organisation établie pour recueillir du renseignement, celui-ci finit toujours pas arriver. Soit parce que des informateurs se présentent spontanément, soit parce que ces informateurs sont recrutés. Il faut donc amorcer cette pompe et en augmenter le débit ». (pp. 176-176)

« Tout comme le terrorisme, les opérations de propagande ont une tendance regrettable à générer des retours de flamme. On peut même dire que, de toutes les armes de guerre, la propagande est la plus délicate : son utilisation requiert de la prudence, un solide sens des réalités et une bonne anticipation. » (p. 181)

 

Olivier de MAISON ROUGE
Avocat, Docteur en droit
Dernier ouvrage paru : « Gagner la guerre économique. Plaidoyer pour une souveraineté économique et une indépendance stratégique » VA Editions, 2022


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