Le rapport n'établit pas de classement par pays, étant donné l'absence de statistiques sur les délits de corruption. Néanmoins, un sondage Eurobaromètre montre que pour 68% des Français, la corruption est « très répandue ». 2% affirment même y avoir été confrontés. Plus globalement, à l'échelle de l'Europe, 76% des sondés pensent que la corruption est très répandue.
C'est notamment le cas dans le secteur des travaux et marchés publics, et tout particulièrement en France affirme le rapport. L'UE dresse une liste des lacunes dans la lutte anti-corruption : les contrôles internes au sein des administrations publiques sont jugés insuffisants. Il n'existe pas d'harmonisation entre pays concernant la gestion des conflits d'intérêts, de la répression et des poursuites.
Outre l'absence de statistiques fiables, l'Union pointe des codes de conduite peu restrictifs ou sans effets réels dans les partis politiques et les assemblées élues. Le financement des partis est bien souvent plongé dans l'opacité chez plusieurs États membres.
Et pourtant, Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, souligne que la corruption « sape la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques et l'état de droit », sans oublier les nuisances pour l'économie du continent. Surtout, ces 120 milliards échappent aux caisses des États qui en ont bien besoin dans le contexte actuel.
Pourtant, les efforts sont réels, souligne la commissaire : « Les Etats membres ont beaucoup fait au cours des dernières années pour lutter contre la corruption ». Mais ils se révèlent encore insuffisants, comme le démontre ce rapport, premier du genre à l'échelle du continent.