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La survie d'Airbus est en jeu, selon son président





Le 28 Avril 2020, par François Lapierre

La situation d'Airbus est critique, alerte Guillaume Faury dans une lettre envoyée aux salariés du groupe aéronautique. Le dirigeant prépare le terrain à des réductions d'emplois plus importantes que prévues.


Mesures d'économies

Le constructeur européen d'avions a déjà placé 3.000 de ses salariés au chômage partiel en France, tout en réduisant les capacités de production. Mais ce ne sera pas suffisant, déplore Guillaume Faury : « il se peut que nous devions prévoir des mesures supplémentaires », explique le patron d'Airbus dans un courrier envoyé aux quelque 135.000 collaborateurs du groupe. « La survie d'Airbus est en jeu si nous n'agissons pas maintenant », martèle-t-il. L'entreprise perd de l'argent « à une vitesse inédite », ce qui va impliquer de nouvelles mesures pour s'adapter à la situation, car « les taux de production de nos avions sont maintenant de 30 à 35% inférieurs à nos plans précédents. En d'autres termes, en seulement quelques semaines, nous avons perdu environ un tiers de notre activité ».

Le président exécutif de l'entreprise demande aux salariés de se « préparer à ce que cela puisse encore empirer ». Il prévient en effet qu'il existe encore de nombreuses inconnues, à commencer par la reprise du trafic aérien. En raison des mesures de confinement et la fermeture des frontières, les compagnies aériennes ont cloué leurs avions au sol. Leur activité devrait reprendre graduellement, mais ce sera long : Air France a ainsi indiqué que le retour à la normale pourrait prendre plus de deux ans.

Chute de trésorerie

Pour ce qui concerne Airbus, l'entreprise fait face à une chute rapide de la trésorerie : « nous sommes confrontés à un déséquilibre important et immédiat entre nos revenus et nos coûts - ou plus précisément entre les rentrées et sorties d’argent ». Et cela peut menacer l'existence même de l'entreprise, selon Guillaume Faury. Le groupe a obtenu des lignes de crédit à hauteur de 15 milliards, mais il lui faut réduire les dépenses et rétablir l'équilibre financier.

L'autre écueil rencontré par Airbus est la difficulté qui pèse sur la charge de travail industrielle : désorganisation de la chaîne d'approvisionnement, report des livraisons aux compagnies. Pour redresser la barre, la direction a obtenu, dans certains cas, que des salariés prennent jusqu'à dix jours de congés d'ici mi-mai ; elle a aussi recours au chômage partiel. Des mesures de plus grande ampleur sont par ailleurs à prévoir pour réduire les coûts. Tout dépendra de la forme et de la durée de la crise.



Tags : Airbus

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