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Les Années folles de Raoul Dufy (1877-1953)





Le 14 Janvier 2020, par Christine de Langle

A peine achevée l’exposition Raoul Dufy au Havre, hommage de sa ville natale, c’est au tour de Quimper de célébrer l’artiste autour d’un thème inattendu La mode des Années folles. Le musée des beaux-arts de la Ville a eu l’idée d’une exposition d’arrière-saison après avoir identifié un public très demandeur


Consoles jaune ©   ADAGP Paris 2019.
Consoles jaune © ADAGP Paris 2019.
Les multiples nuances de gris d’un automne breton forment un cadre subtil à la lumière et aux couleurs de Dufy. Une visite recommandée pour affronter avec optimisme les mois d’hiver ! 300 œuvres, toutes issues d’une collection particulière belge, ont envahi avec bonheur le musée pour offrir une vision renouvelée de l’artiste. Faire connaître la facette méconnue de Dufy, son rapport avec la mode et le tissu, telle est l’ambition des commissaires de l’exposition. Ce collectionneur qui voue une passion exclusive à Dufy depuis les années 1990 continue à enrichir sa collection au gré des achats en vente publique et aime particulièrement le partage que procure une exposition publique à travers les remarques des visiteurs inscrites sur son propre livre d’or.
 
Né au Havre, la mer est sa première passion et le bleu, sa couleur fétiche, des paysages normands à la Méditerranée. « Savez-vous que les peintres ne naissent que dans les climats maritimes ? » assure l’artiste qui accorde autant d’importance à la peinture qu’aux arts décoratifs et aime explorer un thème et ses variations en une multitude d’expressions (dessin, peinture, gravure, céramique, étoffe, décor).

Le parcours de l’exposition conjugue habilement le propos scientifique et la mise en valeur des choix du collectionneur dont le premier achat, La Console jaune, une gouache de 1949 sur laquelle trône un violon et une partition de musique, rappelle l’univers familial de l’artiste pour qui musique et peinture sont liées. Pour Dufy, « le tableau est une partition d’orchestre et le spectateur trace lui-même le rythme de la mesure avec l’ampleur ou la rapidité de son regard ». Lorgnant du côté des impressionnistes puis des Fauves, il trouve vite son propre langage « J’avais découvert mon système de peinture dont voici la théorie : à suivre la lumière solaire, on perd son temps. La lumière de la peinture, c’est autre chose : c’est la lumière de la répartition, de la composition, une lumière-couleur ». 

Cornets d'Arum ©  ADAGP Paris 2019.
Cornets d'Arum © ADAGP Paris 2019.
Paris l’accueille, Cocteau, Braque ou Stravinsky admirent son écriture musicale, puis c’est la rencontre déterminante avec Apollinaire. Le poète qui veut allier modernité poétique et peinture novatrice lui demande d’illustrer Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, paru en 1911. Sophie Kervran, co-commissaire de l’exposition, avoue un cœur de cœur pour la série de bois gravés qui attire l’attention du couturier Paul Poiret, fasciné par la fantaisie décorative de Dufy et lui demande de transcrire dans le tissu ces fonds au décor couvrant. S’en suit une collaboration fructueuse de 1921 à 1928 entre « Poiret le magnifique » et « Dufy le plaisir » grâce à un dialogue permanent entre création picturale, industrie textile et haute couture.

Dans les salles dédiées à la mode, les dessins préparatoires de Dufy, ses transpositions sur papier puis sur tissu, forment un écrin parlant aux châles, foulards et robes présentées sur mannequins, de fabrication moderne (années 80) sauf exception (années 30). Dufy aime travailler en artisan et suit toutes les étapes de la création. Ses motifs continuent à inspirer les créations d’Agnès B, Christian Lacroix ou Nina Ricci.

La richesse des coloris et la profusion des motifs de Dufy transforment l’univers de la mode en une fête permanente, la beauté et la légèreté des Années folles.

coll.part. © Bianchini-Férier
coll.part. © Bianchini-Férier
Dans les salles dédiées à la mode, les dessins préparatoires de Dufy, ses transpositions sur papier puis sur tissu, forment un écrin parlant aux châles, foulards et robes présentées sur mannequins, de fabrication moderne (années 80) sauf exception (années 30). Dufy aime travailler en artisan et suit toutes les étapes de la création. Ses motifs continuent à inspirer les créations d’Agnès B, Christian Lacroix ou Nina Ricci.

La richesse des coloris et la profusion des motifs de Dufy transforment l’univers de la mode en une fête permanente, la beauté et la légèreté des Années folles.

Christine de Langle
 


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