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Les voyants sont au vert pour les vins bio français





Le 3 Décembre 2019, par Sébastien Burel - Expert

Du 27 au 29 janvier 2020, se tiendra à Montpellier la 27ème édition de Millésime Bio, le salon mondial du vin biologique. En amont de la tenue du plus grand rassemblement de producteurs bio au monde (40% des volumes mondiaux représentés !), SudVinBio, son organisateur publie une étude d’IWSR très fouillée et optimiste sur les vins bios en France et dans le monde. Si les chiffres montrent sans conteste que le secteur est en forte croissance, l’étude mérite toutefois qu’on se penche de plus près sur ces bons résultats.


Des producteurs bio toujours plus nombreux
 
Avant de se plonger dans les données de la production et de la consommation de vin bio, un rappel s’impose. Au sein de l’UE, un vin est certifié bio s’il respecte un cahier des charges qui interdit le recours aux engrais chimiques, aux pesticides de synthèse et aux OGM, réglemente l’emploi des auxiliaires œnologiques et limite le niveau de soufre. La certification s’obtient au terme d’une conversion de trois ans. Or, la culture de la vigne est soumise à la pression de maladies cryptogamiques, principalement le mildiou et l’oïdium qui peuvent dans des cas extrêmes compromettre une vendange entière. L’engagement dans une approche bio n’est donc en aucun cas anodin pour les vignerons. Ce qui n’empêche pas ces derniers de passer massivement au bio. Ainsi, en 2023, 160 000 ha de vigne seront concernés, contre environ 100 000 (dont 74 400 ha certifiés) aujourd’hui. 37% du vignoble bio poussent en Occitanie (7% du vignoble bio mondial), 22% en PACA et 17% en Aquitaine. La France est actuellement le deuxième producteur de vins bio au monde (361 Mio de cols), sensiblement derrière l’Italie (708 Mio) et au coude à coude avec l’Espagne (341 Mio). La production française devrait bondir de plus de 70% en 2023 pour atteindre 613 Mio de bouteilles.

Au-delà de ces beaux chiffres, la conversion symbolique de grands châteaux bordelais comme Latour ou Margaux ou l’affichage bio de cuvées de prestige comme Cristal de Roederer illustrent la mutation profonde qui s’est engagée durablement dans la viticulture française.

Le monde a soif de vin bio
 
Les conversions au bio sont tirées par une forte demande qui s’inscrit dans un contexte général assez morose. Sur la période 2013-2018, la consommation globale de vin a reculé de 0,4%, alors qu’en même temps, la demande pour les vins bio augmentait de 10,5%. Les prix de vente des vins bio demeurent en moyenne 90% plus élevés que ceux des vins conventionnels. Un écart qui incite également nombre de vignerons à franchir le pas.
En France, l’alimentation bio pèse 9 milliards d’euros par an. 10% sont consacrés à l’achat de vin bio. Un peu moins de la moitié de la production de vin bio française est ainsi absorbée par le marché domestique. Cette bonne santé du marché des vins bio en France (+ 51% de bouteilles vendues entre 2013 et 2018) devrait se confirmer (+71% prévus de 2018 à 2023). L’Agence Bio a récemment publié une étude qui dresse un portrait très détaillé de l’acheteur de vins bio. Sans surprise, il est majoritairement issu des classes favorisées, vit majoritairement en Ile de France, et commence un peu à rajeunir.

Protégés par leurs indications géographiques rassurantes, les vins bio français sont jusqu’à présent restés à l’abri des doutes qui touchent notamment les fruits et légumes comme la tomate et les produits transformés. Les circuits de vente en dehors de la GMS des vins bio en France (grandes et moyennes surfaces), qui reposent sur la vente directe et sur les réseaux traditionnels et permettent de maintenir un lien direct rassurant entre producteur et consommateur devraient également contribuer à maintenir les bonnes performances du secteur.
 
Si tous les voyants sont au vert pour les vins bio français, leurs bons résultats sont à relativiser au regard du contexte malthusien de la baisse globale de la consommation. Ils gagnent une part de plus en plus grande d’un marché qui ne cesse de rétrécir… 

 

Les voyants sont au vert pour les vins bio français


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