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Nina… ou le sens du Tempo





Le 2 Décembre 2022, par Nicolas Lerègle

Le jazz est une musique qui s’accorde parfaitement au cigare et au breuvage pouvant accompagner celui-ci. Mais attention pas n’importe comment. De même que le musicien va peaufiner ses instruments et répéter sa partition, de même l’auditeur doit se mettre dans les meilleures dispositions de corps et d’esprit pour savourer ce moment. Au fond on ne va pas savourer la même alliance cigare/boisson pour écouter Miles, Stan, Charlie, Dexter et autres. Cela va être notre propos prétexte durant quelques chroniques.


Image Flickr
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Certaines voix sont reconnaissables entre toutes. Celle de Nina Simone fait partie de celles-ci. Elle vous emmènera tout autant danser avec « my baby just cares for me » que pleurer avec son interprétation de « Mr Bojangles ». Elle vous fera vous arrêter en route alors que débutera son « My way » ô combien rythmé, qui vous fera oublier la version ampoulée de Sinatra.

En un mot elle vous fera « feeling good » et son interprétation de « Ne me quitte pas » sera en effet une invitation à poursuivre ces moments en sa compagnie. Si Jacques Loussier pouvait transformer le classique en jazz, Nina Simone arrive à transcender tous les genres musicaux de la variété au pop-rock pour en faire des standards jazzy qui ne chercheront pas à se substituer aux originaux, mais à les revisiter et donc à les redécouvrir.

Sa vie ne fut pas heureuse c’est le moins que l’on puisse dire et l’alcool ou les déconvenues sentimentales ou financières n’ont pas manqué, son enfance dans une Amérique gangrénée par les violences raciales l’a fortement marquée et n’a pas été sans séquelles psychologiques. Mais à l’écouter, très égoïstement, on oublie tout cela et on l’imagine heureuse et voyageant d’un style à l’autre avec le même bonheur et la même réussite. Son déchirant « Here come the sun » pourrait faire croire que sa vie a connu des rayons de soleil un peu plus durables que ce qu’ils ont été.

Un des albums de Nina a pour titre « silk and soul » tout un programme on en conviendra. De la soie et de l’âme. Assurément il ne s’agissait pas de me guider dans le choix d’un cigare et de ce qui peut l’accompagner, mais néanmoins je vais y voir un signe.
La soie, serait, pour moi un excellent Bourgogne.

Évidemment, mais c’est hors budget, un Romanée-Conti pourrait certainement combler mes rêves, en attendant, réveillé j’opterais pour un Morey-Saint-Denis qui offrira tout ce que l’on peut attendre en volupté.

Quant à l’âme, je lui donnerai l’âme hondurienne d’un cigare de femme (Maya Selva), en l’espère un Flor da Selva. La production de cette manufacture a su s’imposer depuis presque 30 ans et propose une gamme diversifiée qui offre un Tempo (6x60 inch) tout à fait intéressant et qui saura vous donner le rythme pour accompagner la voix si émouvante de Nina Simone.

Et pour une fois rien n’interdit un peu de chauvinisme dans le choix, Maya Selva est française par sa mère et Nina Simone avait fait de la France sa patrie d’adoption, les réunir n’est donc pas étonnant.
 


L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
 
 
 
 


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