L'accord conclu samedi soir a été mis au monde bien difficilement. Samedi, alors en déplacement en Guyane, sur les terres de Christiane Taubira, François Hollande, a même vanté "un accord majeur qui va donner la possibilité de se requalifier à tout moment".
L'exécutif vient donc de remplir son pari. Cet accord donne naissance à une nouveauté pour les salariés, un "compte personnel de formation" (CPF). Pour le Parti socialiste, c'est "une nouvelle pierre importante dans la construction d'une sécurité sociale professionnelle". Un accord qui arrive après celui sur la sécurisation de l'emploi, vu lui aussi à l'époque comme une avancée majeure.
Ce CPF, va permettre désormais de réorienter des sommes d'argent vers les chômeurs et les personnes les moins qualifiées pour leur assurer une formation souvent nécessaire, mais également simplifier le dispositif de formation professionnelle actuel. Pour Michel Sapin, "tous les objectifs sont atteints". Actuellement, seules la CGPME et la CGT s'opposent encore à cet accord. La CGPME refuse la refonte du financement de la formation, à savoir notamment la suppression de l'obligation fiscale de 0,9 % pour les entreprises.
Cette dernière accuse en fait le Medef de vouloir sacrifier la formation dans les PME au profit d'une baisse des cotisations obligatoires dans les grandes entreprises, qui passera, avec cet accord, de 1,6 % à 1 %. On saura mercredi si la CGPME votera, ou non, cet accord. Cependant une issue favorable est peu envisageable.
Le gouvernement souhaite, quel que soit la décision de la CGPME, avancer rapidement. Il prépare actuellement un projet de loi, une transcription fidèle de l'accord, qu'il présentera en Conseil des ministre le 22 janvier prochain, pour un examen au Parlement en février.