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Pétrole : guerre des prix entre Russie et Arabie saoudite





Le 11 Mars 2020, par Paolo Garoscio

Le prix du pétrole en Bourse a connu une chute spectaculaire entre le 6 et le 9 mars 2020, du jamais vu depuis la guerre du Golfe de 1991. La faute à l’Arabie saoudite et à la Russie qui se sont lancées dans une guerre des prix après l’échec de l’accord sur la réduction de la production. Mais en réalité, ce sont les États-Unis qui sont dans leur viseur.


Arabie saoudite, Russie et guerre du prix du pétrole

Lorsque, contre toute attente, la Russie a refusé l’accord de réduction de la production de pétrole proposé par l’Opep à l’issue de sa réunion qui s’est tenue les 5 et 6 mars 2020 à Vienne, c’est l’Opep+ qui a explosé. La Russie et l’Arabie saoudite se sont donc lancées dans une guerre des prix qui a eu pour effet de faire chuter le prix du baril sous la barre des 30 dollars le 9 mars 2020, avant de se reprendre un peu le lendemain.

Dans le détail, l’Arabie saoudite a bradé son pétrole environ 8 dollars en dessous des prix en Bourse et a annoncé son intention d’augmenter sa production quotidienne dès avril 2020, le tout pour « punir » la Russie. Cette dernière, en toute réponse, a annoncé qu’elle pouvait survivre plusieurs années avec un prix du pétrole proche des 30 dollars, mais l’Arabie saoudite pourrait inonder le marché et faire chuter le prix du baril bien plus bas, sous les 20 dollars voire moins.

Une guerre qui cache sa cible : le pétrole de schiste

Si l’Arabie saoudite et la Russie semblent avoir déterré la hache de guerre, ce qui est sans aucun doute le cas actuellement, les deux pays ont en réalité un objectif commun : réduire à néant la production de pétrole de schiste américaine qui a permis aux États-Unis de fortement augmenter sa production ces dernières années. Grâce au pétrole de schiste, les États-Unis pèsent plus lourdement sur le marché, ce qui empêche l’Opep de dicter sa loi sur les prix.

Le pétrole de schiste est toutefois fragile : son extraction coûte cher. Pour être rentable, le baril de pétrole doit afficher un prix supérieur à 60 voire 70 dollars. Les compagnies qui sont spécialisées étaient déjà en difficulté avant cette chute du prix ; elles ne survivront pas à une guerre qui pourrait se prolonger des années.

 




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