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Portrait d'Artiste : Entretien avec Kevin Douillez





Le 14 Avril 2021, par Bertrand Coty

Kevin Douillez puise l'inspiration de ses nouvelles peintures dans ses émotions intimes, ses émerveillements et ses incompréhensions sur la vie. Ses toiles décrivent et propulsent des sujets difficiles, qui ont heurté sa jeune expérience.


Kevin Douillez
Kevin Douillez
Quels sont vos ancrages

Je suis né en Wallonie près de Binche, j’ai grandi là-bas avec mes parents et mon frère jumeau. À 18 ans, j’ai déménagé à Bruxelles ou j’ai entrepris une formation d’hôtellerie. À la suite de cela, j’ai ouvert mon propre bar/restaurant. Ce n’est qu’à 29 ans que la reprise de la peinture m’est apparue comme une révélation. Étonnamment, je n’ai jamais suivi un seul cours de peinture, je suis entièrement autodidacte. J’ai appris seul en expérimentant sans cesse divers techniques. 
 
 

Comment s’est révélé votre lien à l’Art?
 
J’ai toujours eu une très forte attirance pour la création. Depuis mon enfance, j’ai le besoin d’utiliser mes mains pour modifier et créer des choses.  À mes 13 ans, je me suis essayé à la peinture et ce fut un moment marquant. Étant un grand rêveur de nature j’ai très vite ressenti une attirance pour ce monde merveilleux de l’art.
 
C’est une rupture difficile qui m’a complètement bousculé. Une période de ma vie ou la remise en question était constamment présente, j’approchais la trentaine,  j’étais perdu à tous points! Lorsqu’un ami m’a proposé de partager un espace dans cet atelier, j’y ai vu une excellente opportunité que je devais saisir. J’ai commencé à peindre dès le lendemain de façon compulsive,  c’est devenu addictif et thérapeutique. Quelques mois plus tard, en janvier 2020, je réalisais ma première exposition « therapy ».

Quel est le rôle de l’artiste selon vous?
 
Ce que j’aime dans l’art c’est croire que tout est possible. Je dirais donc qu’en tant qu’artiste, nous avons la mission de transmettre cela aux autres. 
 
Où puisez-vous votre inspiration? Peut-on parler de «périodes» dans votre travail?
 
Inévitablement, certains artistes comme Jean-Michel Basquiat ou Mark Rothko me fascinent et m’ont aidé à construire ma façon de peindre. L’audace de Basquiat m’a toujours fasciné, car il a inventé son propre langage.
Quant à Mark Rothko, j’ai été happé par les grands aplats de couleur sans qu’il soit possible d’identifier clairement l’émotion visuelle créée par son pinceau.
Dans mon temps libre, j’aime regarder des documentaires sur les différents artistes qui m’inspirent, les regarder travailler et ce qui me fascine le plus, au delà de la technique, c’est leurs univers et leurs personnalités hors du commun qui résonnent comme un écho en moi. 
 
Je puise également beaucoup d’inspiration dans mes rencontres et les personnes qui marquent ma vie au fil du temps. Bruxelles est une ville magique pour ça, les diverses nationalités qui y vivent font de cette ville cosmopolite un puit d’inspiration et de rencontres incroyables. Les Bruxellois sont chaleureux, authentiques et leur folie est enivrante. 
 
Mon frère jumeau, « l’autre moi » est présent dans beaucoup de mes œuvres, c’est un clin d’œil à notre belle relation. 
 
Pour finir, la musique.  Je  me réveille et je m’endors  avec de la musique, elle m’accompagne dans ma mélancolie, dans mes moments de joie intense, elle guide mes gestes. J’aime les chansons enivrantes, le genre de chanson qui te donne envie de te surpasser, des musiques intenses qui accompagnent mes mouvements sur la toile. J’ai besoin de m’évader quand je peins, oublier la réalité pour laisser la magie opérer.

Je n’ai pas d’étapes de création à proprement dites. Je ne sais jamais ce que je vais peindre à l’avance. Je me laisse simplement guider pour mes émotions et mes interrogations qui guident mes mouvements sur la toile. J’affectionne les mélanges de matières, c’est ce qui selon moi rend mes toiles vivantes. J’utilise de l’acrylique, de la peinture à l’huile, des aérosols, des pastels, de la craie de champagne que je mélange à l’acrylique. Je construis et déconstruis mes toiles en permanence. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’une toile finie soit recouverte ensuite. Je gratte, je griffe, je les malmène pour les rendre vivantes. 
 
Il est encore difficile de parler vraiment de « périodes » dans mon art, mais mes premières pièces, contrairement aux récentes, n’étaient pas du tout colorées. Depuis lors, le cheminement fut parfois stressant, le regard des gens bien trop critique et la peur d’échouer trop présentent. Mais la peinture a façonné la personne que je suis aujourd’hui, au fil des mois, j’ai travaillé sans relâche, à me dépasser sans cesse. Je suis fier du processus accompli depuis le début! 
 
 Je pense que mon style évoluera sans cesse au fil du temps, mon style se définit de plus en plus, mais je n’ai pas envie de m’imposer quoi que ce soit, je veux me surprendre moi-même et continuer d’explorer sans cesse mon art. 
 
Je ne peins pas pour le succès, mais pour le développement créatif, c’est magique et très addictif.

Pouvez-vous nous décrire votre atelier?
 
C’est un endroit magique, la lumière de l’extérieure vibre à l’intérieur grâce aux nombreuses fenêtres, l’ambiance y est très particulière. L’espace est rempli d’antiquités, de centaines de livres. J’y ai installé un énorme fauteuil d’où j’observe mes toiles en cours création. L’atelier est vaste, j’y ai la place dont j’ai besoin. Il est nécessaire pour moi de pouvoir travailler dans un espace où je peux entièrement me lâcher.
 

Quelles sont les dernières et principales expositions où vous avez présenté vos œuvres?
 
Malheureusement, puisque ça ne fait que 2 ans que je me suis remis à la peinture et à cause du COVID, plusieurs expositions et participations à des foires se sont vues annulées. 
 
J’ai exposé pour la première fois à la rue Saint-Georges en janvier 2020 de ma propre initiative. 
 
J’expose actuellement à la Galerie Nardone de Bruxelles jusqu’au 24 avril
 
J’ai d’autres projets très excitants prévus pour cette année, mais je n’en dirai pas plus pour le moment de peur qu’ils ne doivent à nouveau être annulés. Mais je peux déjà vous dire qu’un projet à l’international est envisagé. 
 


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