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Portrait d'Artiste : Entretien avec Michael Williams





Le 21 Octobre 2021, par Bertrand Coty

Michael Williams a fait ses études à L’École des Beaux-Arts de Saint-Martin et l’Université de Londres. À Édimbourg, il crée un réseau de soutien pour l’intégration des enfants en difficulté et leurs familles. Devenu une référence, ce modèle sera étendu dans le système éducatif par le gouvernement écossais.
Il se consacrera ensuite à temps complet à son art.
Il y a vingt ans, Michael et sa femme quittent l’Écosse pour vivre définitivement en France.


Comment s’est révélé votre lien à l’Art ? Une rencontre ?

Quand j’étais petit, j’étais souvent pris en charge par d’autres familles. Très souvent ils me demandaient ce que j’aimais faire. Alors, je dessinais beaucoup et je faisais des choses en pâte à modeler. Ils ont beaucoup admiré mon travail. C’était un formidable moyen de communication.

Des années plus tard, j’ai passé des heures dans une bibliothèque locale qui avait une collection impressionnante de livres d’art, d’estampes et de sculptures. J’y ai découvert non seulement les maîtres de la Renaissance, mais aussi des tableaux d’artistes « modernes ». En particulier, j’ai été attiré par les œuvres d’artistes français travaillant avant et après la Seconde Guerre mondiale, comme « l’École de Paris », et les peintres tels que Bissière et Manessier.

Lors de mes études, mon professeur d’art m’a fortement soutenu professionnellement et personnellement. C’est elle qui a plaidé ma cause avec d’autres pour que j’entre dans une école des beaux-arts plutôt qu’à l’université. Je m’en souviens, elle était très belle.

Finalement, j’ai gagné deux bourses d’études et j’ai choisi de faire mes diplômes à l’école des Beaux-Arts Saint-Martin à Londres, et à l’Université de Londres. (Il y avait aussi une liaison avec la Slade School of Fine Arts). Alors je suis allé vivre à Soho en plein centre de Londres.

Par la suite j’ai eu des expositions à Londres (St Martin’s Lane Gallery and Colville Place Gallery), dans le nord de l’Angleterre (Tib Lane Gallery Manchester) et en Écosse.
Malgré le succès de ces expos, j’ai été déçu dans mes convictions personnelles par la tendance et les valeurs de l’art de l’époque. J’ai quitté Londres pour chercher autre chose.

J’ai poursuivi plus d’études à l’Université de Manchester et à Édimbourg et ensuite j’ai travaillé dans le domaine socio-éducatif en Écosse. Là, j’ai créé un réseau de soutien pour l’intégration socio-éducative des élèves en difficulté et de leurs familles. Devenu une référence, ce modèle a été étendu par le gouvernement écossais au système éducatif écossais.

En parallèle j’ai continué avec mes œuvres et, moins fréquente, mes expos et commandes. Finalement j’ai démissionné de mon rôle socio-éducatif pour me consacrer à temps complet à mes œuvres.

Le voyage
Le voyage
Quel est le rôle de l’artiste selon vous ?

Comme artiste je cherche à créer un échange entre l’œuvre et son spectateur. Je veux créer un lien, une communication. Je recherche une forme simple, sans aucune référence littéralement, mais de langage humain et universel qui fera appel aux sens et aux émotions. Parce que je crois que l’art n’est pas seulement dans sa forme, mais dans ce qu’elle vous procure (comment on la ressent). J’invite le visiteur à ouvrir ses sens et ses émotions, pour participer à l’ambiance et à la signification des œuvres. Chacun trouve son histoire.
 
Aujourd’hui, je pense, nous vivons de plus en plus dans une réalité virtuelle où les mots et les images sont toujours manipulés. Nos informations sensorielles de l’œil, la main, l’oreille, presque toutes les vérifications de notre réalité humaine, sont fragmentées et recomposées ou supprimées. C’est une influence dirigée par les intérêts et les méthodes du marketing.
 
À la fin du vingtième siècle, les valeurs de la culture européenne ont été renommées « Old Europe* » par la culture américaine. C’est un paradoxe. La liberté revendiquée en Amérique est surtout réservée à une élite qui s’enrichit toujours plus. Ainsi l’art est devenu un cours de bourse. C’est le prix seul qui communique.
 
Ma vision de l’art c’est une communication essentielle pour notre équilibre. C’est sacré. L’art s’engage. Au moment de la rencontre, il y a une charge émotionnelle et une reconnaissance pour nous-mêmes.
 
 

Composition rouge
Composition rouge
Où puisez-vous votre inspiration ? Peut-on parler de « périodes » dans votre travail ?
 
l y a eu des « périodes », bien sûr. C’est-à-dire que les œuvres peuvent être classées dans des catégories de similitudes. Mais l’inspiration est toujours la même. Pour moi, le plus grand changement de ces dernières années a été une évolution loin de toute référence. Depuis quelque temps, mes peintures pouvaient être qualifiées d’« abstraites » ou de « non-figuratives » ou de « sans-référence ». Mais elles sont structurées. Le sens de la verticale et de l’horizontale et l’équilibre du ton et de la chrominance sont fondamentaux.
Les gens disent que mes œuvres évoquent « quelque chose ». Par exemple, lors d’une exposition dans la simplicité et la lumière d’une église rénovée d’origine du XIe siècle, les visiteurs ont dit qu’ils avaient trouvé quelque chose de particulièrement approprié à mes œuvres.
Après l’isolement et les morts du Covid, j’ai fait une expo. Visite masquée, sans vernissage ni verre de l’amitié. Les visiteurs étaient nombreux. Beaucoup d’entre eux m’ont dit qu’ils avaient trouvé là quelque chose qui parle à leur intériorité.
 
Pouvez-vous nous décrire votre atelier ?

J’ai deux petits ateliers à côté de ma maison au centre d’un beau village français du moyen âge. Espace jamais suffisant ! Chacun, toujours plein, exigeant de l’ingéniosité et de la discipline. Mais ils sont intimes et privés : comme un espace de méditation. Je les adore.

La sève du Printemps
La sève du Printemps
Quelles sont les dernières et principales expositions où vous avez présenté vos œuvres ?
 
Expositions   2016 – 2019  (Seul) :
Sarlat Centre Culturel
Fenélon  Jardin des Arts 
Concert avec la pianiste internationale Dalia Lazar
Branceilles  Salon d’expo
Turenne  Chapelle des Capucins (Tous les deux ans)
Carennac  Salon d’expo
Cultura  Centre Brive
Curemont  L’Église de La Combe  XIe

Expositions plus anciennes:
St. Céré  Maison des Consules
Brive-la Gaillarde  Musée Labenche (3 mois)
 et Galerie du Théâtre Municipal

Expositions à Paris:
Musée Adzak  Montparnasse Paris (Plusieurs années)
 
Les peintures sont réalisées sur toile et châssis traditionnels, mais les techniques utilisées sont variées et mixtes.

Site : http://michaelwilliams.atspace.cc
YouTube : michael williams exhibition


Vous pouvez bénéficier d’une présentation plus complète et de meilleure qualité dans une vidéo sur YouTube et le Site de l’artiste. La vidéo montre les peintures exposées en 2018, à la fin de la restauration, dans l’ancienne Église de La Combe (11e siècle) vers Curemonte. Là, les dimensions des peintures et leurs couleurs peuvent être plus facilement appréciées.
 
*Vieille Europe


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