Journal de l'économie

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Première perte annuelle pour Boeing en 22 ans





Le 29 Janvier 2020, par Aurélien Delacroix

Le contraste d'une année sur l'autre est saisissant. Alors que Boeing avait enregistré un bénéfice net de plus de 10 milliards de dollars en 2018, l'avionneur américain affiche une perte nette en 2019. La première en 22 ans.


Une perte de 636 millions de dollars

Boeing a annoncé une perte de 636 millions de dollars durant l'exercice 2019. C'est la conséquence de charges supplémentaires à hauteur de 9,2 milliards de dollars, en raison de l'immobilisation des 737 MAX depuis mars dernier, la suspension des livraisons ainsi que celle de la production en début d'année. Depuis le début de cette crise née après le crash de deux 737 MAX, Boeing a dépensé 18,4 milliards de dollars, dont la moitié versée aux compagnies aériennes qui ont été dans l'obligation d'annuler des vols. Et cette somme ne comprend pas les indemnisations pour les familles des victimes et les régulateurs qui enquêtent sur les manquements de Boeing, ainsi que le coût des formations pour les pilotes.

C'est la quatrième perte annuelle de Boeing en 104 ans d'activité. 2019 rejoint donc 1946, 1995 et 1997 dans ce triste palmarès. Boeing a essuyé un solde négatif de commandes l'an dernier, avec -87 appareils, tandis que les livraisons ont chuté de 53%. Le 737 MAX était, jusqu'à mars 2019, la vedette au catalogue du constructeur. C'est désormais le mouton noir, bien que Boeing espère pouvoir le faire voler de nouveau d'ici cet été : la FAA, le régulateur américain, pourrait donner son aval d'ici là.

Des milliers d'emplois menacés chez les sous-traitants

Il restera toutefois à convaincre les voyageurs de reprendre le 737 MAX modifié, une crise de confiance et d'image qui va coûter cher à Boeing. En attendant, l'avionneur s'est fait dépasser par son rival européen Airbus, qui a repris le trophée de premier constructeur aérien civil mondial. Une situation qui pourrait se prolonger : Boeing a en effet décidé de reprendre depuis le début le programme du NVA (220 à 270 passagers), tandis qu'Airbus propose déjà l'A321XLR.

Boeing n'est pas la seule victime industrielle de la crise du 737 MAX. Les sous-traitants aussi souffrent, à l'instar de General Electric et Safran, qui construisent le moteur de l'avion, ou encore Sprit AeroSystems, spécialiste des fuselages, qui s'apprêtent à supprimer des milliers d'emplois. 




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