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Quand le jazz devient classique





Le 4 Novembre 2022, par Nicolas Lerègle

Le jazz est une musique qui s’accorde parfaitement au cigare et au breuvage pouvant accompagner celui-ci. Mais attention pas n’importe comment. De même que le musicien va peaufiner ses instruments et répéter sa partition, de même l’auditeur doit se mettre dans les meilleures dispositions de corps et d’esprit pour savourer ce moment. Au fond, on ne va pas savourer la même alliance cigare/boisson pour écouter Miles, Stan, Charlie, Dexter et autres. Cela va être notre propos prétexte durant quelques chroniques.


Image flickr
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Pendant des années, bercé ai-je été par le trio Brel/Ferrat/Reggiani puis par le classique habituel. Et un jour entendant du Bach je fus surpris par une interprétation ô combien inhabituelle. Trompette, saxophone, batterie, contrebasse et autres instruments venaient à la rescousse de la partition puis lui faire prendre des chemins de traverse.

De même que le sous-préfet de Daudet décidait de s’évader de sa routine quotidienne, des musiciens prenaient le parti de descendre dans les caves et clubs et de nous livrer du Bach, du Scarlatti ou du Handel en dehors des sonorités connues. En décidant à la fin des années 50 de prendre le pari du classique revisité en jazz Jacques Loussier fut un précurseur, suivi quelques années plus tard par un Gainsbourg et tant d’autres qui s’inspiraient de Bach ou de Chopin pour composer leurs ballades. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » professait Lavoisier pour la chimie, il en est de même pour la musique.

Écouter les albums Play Bach, Baroque ou ses réinterprétations de Mozart ou Beethoven sont autant d’occasions de prendre du plaisir, celui subtil procuré par la surprise d’une écoute renouvelée.

Typiquement une musique et ce sans aucune intention péjorative que l’on écoute en vaquant à ses occupations telles que la lecture, l’écriture, un moment entre amis. Il n’y a pas de honte à être l’interprète de la bande-son de nos vies surtout si elle permet de donner le goût de la découverte et de la curiosité musicale.

Le classique qui peut parfois être renfrogné s’ouvre alors comme un bon vin qui décide, une fois versé dans le verre, de laisser s’exhaler ses saveurs et couleurs.

On est entre amis, on prend l’apéritif, les notes de Loussier résonnent dans la pièce c’est le moment de détente qui s’accommode fort bien d’un Martini rouge légèrement allongé de tonic. Évidemment on pourrait aussi conseiller du Miraval (rosé de Provence) dont il a été propriétaire jusqu’en 1998. Après tout, pourquoi pas. Rendre hommage à l’écoute d’un musicien en levant un verre de ce qui a été son vin c’est aussi une façon de le remercier.

Pour ce qui est du cigare, pourquoi ne pas opter pour robusto Quintero Favoritos qui offre force et suavité ?

Cette combinaison gustative permet de s’accorder au temps relativement court (30 minutes généralement) des disques de Loussier et de marier deux mondes que tout semble opposer en apparence, le rosé provençal et le cigare cubain, comme ceux du jazz et du classique.


L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.


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