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Quatre banques françaises financent les énergies fossiles





Le 14 Mai 2024, par François Lapierre

L'édition 2024 du rapport « Banking on Climate Chaos » de l’ONG Reclaim Finance met en lumière le rôle des banques françaises dans le financement des énergies fossiles, tout en notant une tendance à la réduction de ces investissements.


Un classement peu enviable

Occuper les premiers rangs dans de nombreux domaines puisse être signe de réussite… mais pour les banques, figurer en tête du rapport annuel « Banking on Climate Chaos » n’est pas une position recherchée. Ce rapport critique sévèrement les établissements financiers pour leur soutien aux énergies fossiles. Dans sa dernière édition, l’ONG Reclaim Finance pointe du doigt quatre grandes banques françaises : BNP Paribas, Société Générale, Crédit agricole, et BPCE occupant une place particulièrement préoccupante.

Ces institutions sont responsables de 99 % des financements accordés à l’expansion des énergies fossiles par les banques françaises entre 2021 et 2023. Cette situation est d'autant plus critique que l'exploitation des énergies fossiles constitue la principale cause du réchauffement climatique, représentant plus de deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Face à l’urgence climatique, Reclaim Finance exige un arrêt définitif du soutien à l’expansion des énergies fossiles de la part de ces banques, les pressant de rediriger leurs flux financiers vers les énergies renouvelables. Le rapport met en relief une légère tendance à la baisse des financements aux énergies fossiles de 2022 à 2023, et une réduction notable du financement de l'industrie du charbon. Cependant, ces efforts restent insuffisants pour respecter les engagements pris lors de l'accord de Paris sur le climat de 2015, visant une trajectoire de réchauffement limitée à 1,5 °C.

Énergies fossiles : vers une transition inéluctable ?

Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance, souligne la nécessité pour les banques de « cesser de toute urgence de financer l’expansion pétro-gazière et de privilégier des financements aux énergies soutenables pour la production d’électricité ». En effet, malgré la baisse de 9,5% des financements aux énergies fossiles en 2023, le chemin vers la neutralité carbone d’ici 2050 semble encore semé d’embûches.

L'analyse révèle que les géants bancaires mondiaux, notamment américains et japonais, continuent de prêter massivement aux industries des énergies fossiles, bien que le montant global des financements soit en repli. En comparaison, les banques françaises montrent un retrait progressif depuis 2020, avec BNP Paribas annonçant une réduction ciblée de 70% de ses émissions financées dans le secteur pétrole et gaz d'ici 2030.

Cette dynamique témoigne d'une prise de conscience croissante, mais aussi des défis importants qui restent à surmonter. Si les banques françaises ont amorcé un changement de cap, l’évolution globale des pratiques financières reste essentielle pour répondre efficacement à la crise climatique. Ainsi, le secteur financier se trouve à un moment crucial où chaque décision peut peser lourd dans la balance du climat mondial.




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