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Rapprochement entre Couche-Tard et Carrefour : Bruno Le Maire assume son véto





Le 20 Janvier 2021, par François Lapierre

La tentative de rapprochement entre le groupe canadien Couche-Tard et le géant de la grande distribution français Carrefour a fait long feu : le gouvernement s'y est opposé dès que les discussions ont été rendues publiques.


Discussions avortées

Les discussions débutées par Couche-Tard pour un rapprochement, voire un rachat, de Carrefour ont été tuées dans l'œuf par Bruno Le Maire qui a invoqué le décret sur les investissements étrangers en France qui permet au gouvernement de poser son véto à une tentative d'acquisition d'une entreprise tricolore. Au micro de BFM Business, le ministre de l'Économie a martelé que l'État avait un « droit de regard » : « nous considérons aux niveaux national et européen que ce sont de secteurs stratégiques. Dans ces secteurs, vous avez la distribution alimentaire ». Pas question donc de laisser Carrefour s'envoler vers le Canada.

Les craintes de Bercy reposent notamment sur l'emploi. Carrefour étant le premier employeur privé en France, il est donc « légitime » pour l'État d'avoir son mot à dire sur une telle opération. Le gouvernement a répondu par l'affirmative à la question de savoir s'il s'agissait « oui ou non d'un investissement stratégique ». Outre la question de l'emploi, Bruno Le Maire met aussi en avant que l'enseigne représente « 20% de la distribution alimentaire du pays ».

Une coopération plutôt qu'une acquisition

Le ministre de l'Économie préfère « de loin » la solution qui a finalement été retenue, autrement dit celle d'une coopération entre les deux groupes, « dont je rappelle qu’ils n’ont pas exactement les mêmes organisations commerciales ». La complémentarité est meilleure selon lui qu'un « rachat sec d’une des premières enseignes de distribution alimentaire française par un concurrent étranger, fusse-t-il Canadien ». Au risque de susciter l'incompréhension du monde des affaires qui risque d'éviter la France et les entreprises tricolores à l'avenir, si l'État peut faire capoter des négociations de la sorte.

Bruno Le Maire, qui a été interrogé cette semaine par les parlementaires au sujet de ce véto, assume : « Ma responsabilité, c'est de veiller à ce que la continuité de la chaîne alimentaire française, de la production agricole à la distribution en passant par la transformation par l'industrie agroalimentaire, soit garantie ». Pas question de « manquer un maillon » de cette chaîne.



Tags : distribution

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