Compenser le manque à gagner de la fin de l’écotaxe semble décidément bien compliqué. Surtout au sein du gouvernement qui apparaît aujourd’hui divisé sur la question. A l’image de Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, qui a proposé de taxer à la place les profits des sociétés d’autoroutes, et qui s’est fait recarder vendredi 10 octobre par le ministre des Finances, Michel Sapin.
Ce dernier explique en effet qu’il sera compliqué de mettre en place une telle idée. Au motif que ces sociétés, véritables poules aux oeufs d’or pas souvent bien encadrées, de concessions en raison de la solidité des contrats signés. Des contrats qui leur accordent, et cela le ministre ne l’avoue qu’à demi-mots, une certaine impunité et une grande liberté.
A cette mesure, le gouvernement préférerait apparemment augmenter de nouveau le prix du gazole, de deux centimes d’euros. Une idée à laquelle Ségolène Royal semble se refuser. L’ex-président de région précise en effet s’opposer à toute volonté « d’écologie punitive ». « Plutôt que de refaire payer les automobilistes, je préfère un prélèvement sur les sociétés d’autoroutes » précise-t-elle.
Une chose est sûre. Le conflit entre les deux mastodontes du gouvernement est loin d’être achevé. La question aujourd’hui est de savoir qui va payer un manque-à-gagner estimé à 400 millions d’euros par an, auquel se rajoute le milliard que doit l’Etat à Ecomouv, la société responsable de la gestion de cette taxe…