Journal de l'économie

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Soleil de minuit





Le 4 Février 2022, par Nicolas Lerègle


Image Pixabay
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Le rhum est un partenaire naturel de l’amateur de cigares.
 

Il faut néanmoins sortir des conventions et ne pas imaginer que Cuba serait la seule terre d’élection de ces deux plaisirs.
 

Et si le propos est de proposer un alliage qui puisse offrir un plaisir voluptueux alors voici une suggestion qui, comme de bien entendu, n’engage que son auteur.
 

Le Soleil de Minuit « rhum extraordinaire » de la maison Simon Lefrançois de Martinique mérite de ce point de vue tous les éloges. Long en bouche, des touches de vanille, du caramel léger, sans être l’œnologue qui va vous détecter de la framboise là où vos papilles ne ressentiront que du vin, il convient de reconnaitre que ce rhum justifie son appellation. Mais avec quoi le déguster (avec modération évidemment) ? On pourrait instinctivement répondre un Cohiba ou un Ramon Allones. Une solution de facilité, guidée par l’apparente évidence qu’un « rhum extraordinaire » ne peut être accompagné que d’un cigare qui le soit aussi.
 

Mauvais choix, me semble-t-il, que d’associer deux produits qui vont s’annihiler pour ne pas dire se parasiter dans la quête des sensations et du plaisir.
 

Un cigare comme le (bon) rhum vont solliciter tous vos sens. La vue avec sa couleur ambrée tirant sur l’orange pour l’un est une cape brune et soyeuse pour l’autre. L’ouïe quand la liqueur se verse et le cigare se coupe. Le toucher, celui d’un verre réceptacle d’un plaisir offert ou d’un module souple et ferme n’attendant que l’allumette. L’odorat flatté par les parfums évoqués et mêlés en une alliance parfaite et celui du tabac encore épargné par le feu. Le goût, enfin, envahissant lèvres, langue et gorge brûlant et apaisant à la fois prêt à être le reflet de ce que le cigare va apporter sans pour autant le faire disparaitre.
 

Il faut au contraire un cigare qui sache remplir son office procurant un toucher, stimulant un odorat, se consumant avec le temps nécessaire à la dégustation du rhum, mais qui, au cas d’espèce, sache tenir sa place sans chercher à s’imposer.

Il faut une présence qui se constate plus qu’une force qui donne le vertige. Pour toutes ces raisons, je recommanderai comme accompagnateur de ce « soleil de minuit » un Hondurien Churchill Flor de Selva. Il a ce qu’il faut de légèreté pour vous laisser la tête froide et la langue aiguisée pour savourer comme il se doit et, s’il le faut jusqu’au bout de la nuit, ce « soleil de minuit ».




L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

 



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