Journal de l'économie

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Une Chine émancipée

Edouard Valensi, auteur de "Chine, Une longue marche vers le futur" (VA Éditions).





Le 11 Avril 2022, par Edouard Valensi

Une nation conquérante, assurée d’un futur meilleur, une grande Chine régénérée, telle sera la Chine, société de moyenne aisance, en 2035. À en croire Xi Jinping, le droit de tous les Chinois à la participation et au développement sera pleinement garanti : Une structure de gouvernance sociale moderne prendra forme, créant une société où règnent le dynamisme, l’harmonie et l’ordre .


Un régime affaibli qui se cherche

Un avenir radieux, mais hors du socialisme. Puisque ce pouvoir qui gouverne en conquérant est en peine pour affirmer ce qu’il est, et donc de proposer un idéal à son peuple.
 
Il y a bien un absolu évoqué : « la cité socialiste ». L’ennui est que celui qui cherche dans les déclarations de Xi Jinping ce que peut être le « socialisme aux caractéristiques chinoises » ne trouve rien qu’une recommandation adressée aux membres du Parti. Des apparatchiks invités à […] promouvoir l’étude approfondie et la mise en œuvre des réflexions de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises dans la nouvelle ère.
 
Pour masquer ce vide, on demande aux citoyens chinois d’adhérer aux « quatre confiances » : Confiants dans la voie choisie, confiants dans nos théories directrices, confiants dans notre système politique et confiants dans notre culture. Est-ce se montrer caricatural de constater que le « socialisme aux caractéristiques chinoises » se réduit à ce que le Comité central du Parti peut décréter ?
Il ne peut pas en être autrement. Qui ouvre encore le Petit livre rouge, constate que la société qui justifiait et rendait nécessaire la « dictature démocratique populaire des ouvriers et des paysans » a disparu. Toute la population, même dans les campagnes reculées, trouve réponse à ses premières attentes et l’impérialisme ne peut plus l’écraser. La révolution est finie, elle n’est plus qu’un sujet d’histoire.
 Demeure une structure de pouvoir auto-entretenue qui peut, la révolution culturelle rendue au passé, affirmer qu’elle a bien géré le pays pour le peuple, et affirmer qu’un régime fort reste nécessaire pour qu’il puisse toujours en être ainsi. Soit ! Mais il vient un moment où, parce qu’ils ont été bien guidés, les Chinois perçoivent qu’ils ne sont plus une multitude amorphe. Il ne peut plus y avoir de socialisme parce qu’il n’y a plus de peuple, le socialisme s’étant accompli.

L'auteur : Edouard Valensi vient de publier "Chine, Une longue marche vers le futur" (VA Édition) qui dessine les perspectives d'expansion de la Chine et son impact sur le monde à venir.
Il a été chargé d'études sur le dissuasion nucléaire au ministère de la Défense



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