Journal de l'économie

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Véhicules autonomes : de l’autonomie électrique à l’autonomie décisionnelle

(Partenariat éditorial)





Le 29 Avril 2015, par

La transition induite par les énergies alternatives semble aujourd'hui inévitable et pousse à une recomposition du paysage automobile. Au cœur de ces mutations, la question de l’autonomie du véhicule occupe les actuels débats. En effet, de l’électrique aux prototypes de voitures sans conducteurs, le véhicule autonome gagne du terrain. Quitte à radicalement transformer l’architecture technologique et commerciale du véhicule automobile.


VAIL autonomous driving and parking demonstration at Stanford University (Sous licence Creative commons)
VAIL autonomous driving and parking demonstration at Stanford University (Sous licence Creative commons)

Les voitures électriques : premier pas vers l’autonomie
 
Sommes-nous à l’aube d’une deuxième révolution automobile ? C’est la question que pose Michel Freyssinet, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l'industrie automobile. Le Mondial de l’Automobile 2014 l’a confirmé:  on assiste désormais à la généralisation de la voiture électrique de 2ème génération chez quasiment tous les constructeurs automobiles. L’autonomie l’est déjà vis-à-vis des énergies fossiles: le traditionnel « plein » est remplacé par la recharge de la batterie. En effet, l’électrique semble être la première étape d’une révolution plus large, celle d’une nouvelle mobilité. Aujourd’hui, les voitures électriques peuvent parcourir entre 150 et 200 km avec une seule charge de batterie. Les constructeurs positionnent leur offre autour de trois catégories qui répondent à l’évolution des besoins et des envies des automobilistes. Ainsi, les véhicules sont urbains ou péri-urbains, utilisés essentiellement en ville ou pour de courts déplacements quotidiens. C’est par exemple le marché de la « deuxième voiture », où une autonomie de 150 km est souvent amplement suffisante. La catégorie « premium » quant à elle prétend à des prestations comparables à une premium thermique, où une forte autonomie et des performances ambitieuses sont primordiales.
 
Si ces flottes nouvelle génération ont séduit les entreprises, les particuliers s’y mettent également. Les villes jouent également un rôle actif afin de promouvoir l’autopartage électrique, synonyme de désengorgement des centres-villes et de moindre pollution. Ainsi, les bornes électriques en libre-service installées dans les métropoles se multiplient pour laisser place à un véritable réseau. En France, le groupe Bolloré , propriétaire des Autolib, compte installer près de 16 000 bornes d’ici 2018. Ces nouvelles installations préfigurent un nouveau rapport à la voiture et à son utilisation. De l’autonomie technologique, on glisse peu à peu vers un changement social « On a déjà l’habitude de recharger notre portable dans le train par exemple, pour être autonome par la suite dans la journée. Il faut étendre cette habitude de gérer notre autonomie électrique à la voiture » explique Jörg Beckmann, le directeur de l’Académie de la mobilité et initiateur du Forum de la mobilité électrique.
 
Au cœur de cette transformation du paysage automobile, les batteries jouent un rôle important. Sur elles, reposent les débats sur l’autonomie des véhicules électriques. L’innovation bat son plein dans ce secteur à forte valeur technologique. La technologie des moteurs et des batteries électriques a de grosses marges de progrès : certains constructeurs promettent des résultats comparables aux véhicules thermiques, soit un doublement des performances actuelles, grâce à des batteries de nouvelle génération. Quant au temps de charge, les progrès avancent également à grands pas. Récemment on a assisté à la révolution graphène qui a valu à des scientifiques américains de décrocher le prix Nobel de physique pour leur découverte en matière de stockage d’énergie. Cette découverte permettrait de recharger complètement une batterie en seulement quelques minutes. Certains projets innovants s’inscrivent dans une recherche d’autonomie plus poussée: celle de l’autonomie décisionnelle.
 
Quand le conducteur laisse sa place : le véhicule intelligent
 
C’est la stratégie de Mines ParisTech qui s’est associé à différents industriels dont Valeo, PSA et Safran afin de créer une nouvelle chaire de recherche internationale sur le véhicule autonome. Ces travaux entendent se nourrir des technologies des secteurs automobile et aéronautique en matière de robotique afin de faire progresser la connaissance sur les véhicules automatisés, de développer les dispositifs d’intelligence embarquée et de faire rouler des véhicules automatisés sur 3 continents (Asie, Etats-Unis, Europe). Les constructeurs proposent une évolution en douceur en mariant des aides à la conduite telles que le régulateur de vitesse actif et le système de maintien dans la file, pour automatiser la conduite en ville. Mercedes a déjà développé le Stop & Go Pilot, un véritable pilote automatique fonctionnant jusqu'à une vitesse de 30 km/h et Toyota a présenté l’AHDA (pour Automated Highway Driving Assist) programmé pour des vitesses jusqu’à 110 km/h. Ce dernier système ajoute une interface homme-machine obligeant le conducteur à rester vigilant. D'ici à 2020, l'automatisation sera possible sur autoroute grâce au programme européen baptisé SAFE (Safe Road Trains for the Environnement).  Il s’agirait d’un train routier dans lequel les voitures obéiront à un véhicule pilote,  placé en tête de convoi.
 
Google a pour sa part déjà dévoilé sa voiture autonome, la Google Car qui après des tests sur circuit en cette fin d'année, pourrait faire son apparition en ville dès l'année prochaine. Sans volant ni pédale d’accélérateur ou de frein, ce prototype est « entièrement fonctionnel » et guidé par ordinateur. Il peut atteindre 40 km/h et « pourrait marquer un changement radical comparable à celui provoqué par l'apparition des smartphones » témoigne Mike Hudson, analyste en charge du secteur automobile au sein de la société d'études eMarketer.
 
L’heure est donc à la conduite intuitive et automatisée. Ces véhicules semblent bien en phase avec la conduite de demain. Hier symbole de totale liberté, la conduite est devenue source de contraintes. Embouteillages, vigilance accrue, stationnement en berne et pollution sonore ou atmosphérique gâchent aujourd’hui le plaisir de conduire. L’autonomie retrouvée passerait alors par un véhicule qui permettrait au conducteur de s’informer ou de se divertir pendant les temps de trajets. Une véritable mutation des comportements de conduite comme le montre un tiers d’automobilistes favorables au développement d'une voiture autonome et de la conduite automatisée. Lors des récentes expérimentations aucun accident n’a été à déplorer et les constructeurs arguent d’ailleurs que 90% des dommages sont liés à une erreur humaine.
 
Ces innovations ne relèvent donc plus de la science-fiction. Reste que la législation doit évoluer en conséquence, car en France on impose encore au conducteur de garder en permanence les commandes de son véhicule. Mais jusque quand ?




FORSEE Power SAS est un spécialiste de la conception de batteries, de systèmes de gestion d’énergie et d’intégration pour le marché des équipements portables et mobiles, du transport électrique et du stockage d’énergie. L’entreprise est issue de la fusion d’Uniross Industrie, Ersé, EnergyOne et Dow Kokam France.
FORSEE Power emploie 200 salariés à travers le monde et est implantée, commercialement et industriellement, en Europe, en Chine et aux USA.

Plus d’informations sur : www.forseepower.fr


Forsee Power
FORSEE Power SAS est un spécialiste de la conception de batteries, de systèmes de gestion d’énergie... En savoir plus sur cet auteur


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