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Vous avez aimé Melody vous adorerez Helen





Le 3 Février 2023, par Nicolas Lerègle

Ce qu’il y a de bien avec le jazz c’est que cette musique est indéfectiblement attachée à une image, véhiculée par le cinéma, de lieux enfumés ou les verres sont pleins et se vident au gré des notes diffusées dans la salle par quelques musiciens.


Image rawpixel
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Cette musique est donc le ressort idéal pour évoquer le plaisir à déguster un breuvage et à fumer un cigare. La Philarmonie ou l’Opéra de Paris sont des espaces musicaux inégalables, mais on imagine mal les auditeurs d’un concert, en dehors du foyer, prendre place avec verre et cigare dans l’auditorium. Le Petit Journal et autres cabarets germanopratins le permettaient.
 
Si vous aimez Mélody Gardot alors vous ne saurez rester insensible à la voix d’Helen Merrill. Il est amusant de comparer Helen à Melody, là où la première va décliner l’amour sous toutes ses formes, Melody va, au fil de ses albums, chanter « impossible love », va se demander « who will comfort me » ou conclure dépitée peut-être « once I have loved ».
 
Mais comme me le conseillait un ami à propos d’Helen Merrill : « tous ses disques sont bons », et il est en effet difficile de lui donner tort.  Sa voix sensuelle vient s’entourer de piano ou de contrebasse qui l’enveloppent comme le ferait une fourrure par temps froid. Et si l’amour est au cœur de ses textes, aucune mièvrerie dans des paroles qui résonnent comme autant d’appels à y plonger avec sensualité. Écouter une compilation d’Helen Merrill c’est succomber et, en effet, « falling in love with love » dans un duo « just you, just me » qui permet de dire « comes love ».
 
Un tel disque est celui que l’on met chez soi, après une dure journée, refusant l’attraction du poste de télévision, pour se laisser bercer quelques minutes par un temps qui n’est pas guidé par l’urgence de s’informer, mais par le plaisir de se détendre et de faire le vide.
 
On sort un verre, on y verse une rasade de gin, le Bombay Sapphire, fera parfaitement l’affaire, un jus de citron, du sucre et on allonge avec de l’eau gazeuse et l’on clôture le tout de quelques glaçons pour obtenir son gin fizz.
 
Ensuite on se dirige vers sa cave à cigares et on choisit un Montecristo white Churchill si délicat qu’on en oublierait qu’il ne vient pas de Cuba, mais du Honduras, de l’Équateur, du Nicaragua et de la Dominique, là aussi un excellent cocktail qui accompagnera celui de votre verre. On le coupe, on l’allume, et puis on va s’assoir, on ferme les yeux, les notes emplissent la pièce, la voix vous berce.
 
Cette voix a un petit côté ensorcelant comme la beauté d’Helen qui ferait de vous, sans hésiter, un Pâris prêt à l’enlever. Elle vous chante l’amour, mais surtout elle vous invite à vous abandonner, à boire une gorgée, à laisser une odorante fumée vous enivrer. Les musiciens qui l’accompagnent oscillent entre la discrétion qui met en valeur une très belle voix et une présence pour occuper le silence de celle-ci. Prenons le temps, au son de cette voix, de savourer cigare et gin, de tels moments sont de plus en plus rares.



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