Journal de l'économie

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When I am 64





Le 18 Avril 2023, par Nicolas Lerègle

Ah les Beatles ! plus de 50 ans après leur séparation, leurs chansons sont toujours d’actualité.


Image Flickr
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Quand J’aurai Soixante-quatre Ans

Quand je serai plus vieux et que je perdrai mes cheveux
Dans beaucoup d’années.
Continueras-tu à m’envoyer pour la Saint-Valentin
Une bouteille de vin.

Si je rentrais à trois heures du matin
Fermerais-tu la porte à double tour ?

Auras-tu encore besoin de moi, me feras-tu encore à manger
Lorsque j’aurai soixante-quatre ans ?

Tu seras plus vieille toi aussi,
Et si tu dis oui,
Je pourrais rester avec toi.

Je serais disponible pour changer un plomb,
Quand tes lumières auront sauté,
Tu pourras tricoter un pull au coin du feu
Dimanche matin, partir faire un tour.
S’occuper du jardin, retourner les mauvaises herbes,
qui en demanderait davantage ?

Auras-tu encore besoin de moi, me feras-tu encore à manger
Lorsque j’aurai soixante-quatre ans ?

Tous  les étés nous pourrons louer une petite maison de campagne,
Sur l’île de Wright, si ce n’est pas trop cher
Nous économiserons et mettrons de côté
Les petits-enfants sur tes genoux
Vera, Chuck et Dave

Envoie-moi une carte postale, écris-moi un mot
Exprimant ton point de vue
Indique précisément ce que tu as l’intention de dire
Tes « sentiments distingués » c’est pas utile
Donne-moi ta réponse, remplis un formulaire
Mienne à tout jamais.

Auras-tu encore besoin de moi, me feras-tu encore à manger,
Lorsque j’aurai soixante-quatre ans ?

https://www.youtube.com/watch?v=wUDRIC5RSX4


Quel beau programme que celui qui attend le retraité à 64 ans. On se demande pourquoi il manifeste.

Certes il apparait que cet âge est perçu comme un moment critique où la vieillesse frappant de façon insistante à la porte, les questions existentielles se font plus nombreuses. Disposera-t-on de moyens nécessaires pour s’assurer a minima un confort matériel, sera-t-on en suffisamment bonne santé pour profiter de ses jours d’oisiveté, de ses vacances ou de sa famille ?
Toutes ces questions les Beatles se les posent et apportent leurs réponses. On peut regretter que notre gouvernement ne se soit pas plus inspiré de l’exemple de Lennon et McCartney.

Il n’aurait pas été très compliqué de faire preuve non de poésie, mais plus simplement d’intelligence politique pour faire plus facilement accepter une réforme, certainement nécessaire, mais assurément impopulaire. En écoutant l’allocution présidentielle du 17 avril, je pensais « mais pourquoi n’a-t-il pas commencé par-là ? ». Il est pourtant simple de comprendre que l’on ne met pas la charrue avec les bœufs. Cette même  allocution, prononcée en décembre et non en avril aurait pu se conclure par « mais en parallèle il faudra réformer les retraites » pour permettre non pas une absence d’opposition, mais en tout cas de construire les fondations d’une discussion entre gouvernement, patronat et partenaires sociaux où chacun aurait pu en sortir gagnant ou en tout cas pas trop perdant.

On peut penser que le président Macron en mal de programme constitué après sa réélection se soit dit que cette réforme ferait partie du positif de ses mandats et que d’ici à quatre ans elle aura été oubliée, la douleur du moment laissant place au plaisir d’un système pérenne et satisfaisant.

Raisonnement qui s’est révélé pour le moins simpliste et surtout dangereux. Le Président aurait dû se souvenir que deux partis, aux programmes, histoires ou intentions clairement antidémocratiques, le Rassemblement National et la France Insoumise n’ont aucun intérêt à ce que le pays aille bien. Sinon, comment pourraient-ils espérer être aux commandes ? Et que, pour les autres composantes de la représentation nationale, les intérêts particuliers primaient sur celui d’un intérêt général même s’il était en phase avec leurs propres programmes.

En agissant de la sorte, le président Macron, peut-être à force de l’avoir côtoyé, a mené sa propre « opération spéciale » heureusement limitée aux retraites, mais avec de nombreux points communs. Une décision solitaire fondée sur des données douteuses ou en tout cas fluctuantes. Une absence de concertation préalable quand ce n’est pas un refus de dialogue avec ceux qui oseraient ne pas être d’accord avec lui. Un déni de l’expression populaire trop durable pour ne pas être sincère. Le recours à des articles de la Constitution qui habille de légalité un passage en force.

Des discours au choix maladroits ou lénifiants qui promettent des lendemains qui chantent alors que les portes et poubelles brûlent, que les manifestations sont fréquentes et tendent à se substituer à des partis atones qui ânonnent un soutien, murmurent une opposition ou claironnent des appels à l’insurrection. Un politique doit savoir s’adapter aux circonstances. En fait le président Macron a peut-être trop fait sienne la phrase attribuée à Cocteau « quand les événements nous dépassent, feignons d’en être l’organisateur », il n’a pas feint et les troubles actuels lui sont largement imputables.

Tout cela est bien triste alors que la France a tous les atouts qu’un pays puisse espérer pour assurer à ses habitants une vie heureuse. Certes quand nous nous regardons nous nous désolons, mais, si on acceptait de se comparer un peu plus, assurément, nous nous consolerions.

When I am 64, Macron ne sera plus président, je me demande bien qui le sera à sa suite. Aura-t-il réussi à redresser la barre et à redonner au pays la stabilité que nous en sommes en droit d’espérer ? Ou, au contraire, le pays se sera-t-il enfoncé dans une contestation permanente alimentée par des pyromanes politiques pensant ramasser les marrons du feu ?

Ce que je sais par contre c’est qu’à 64 ans je ne serai pas là à me demander comment se déroulera ma retraite, car, comme beaucoup, je travaillerai encore !

 



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