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Nouvelle taxe soda : le gouvernement arrivera-t-il à faire plier les industriels ?





Le 25 Octobre 2023, par Axelle Ker

Face à l'augmentation alarmante de l'obésité, le gouvernement affine sa stratégie fiscale vis-à-vis des industriels fabricants de sodas et de produits transformés. Mais pour quels résultats ?


Taxe soda : vers une fiscalité renforcée et élargie

Dans un contexte où l'obésité continue de prendre de l'ampleur en France, le gouvernement français a décidé de durcir les mesures fiscales en ciblant les sodas et les produits transformés, réputés pour leur teneur élevée en sucre. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) et vise à responsabiliser les industriels face aux enjeux de santé publique.

Deux amendements, proposés par la députée Modem Cyrille Isaac-Sibille, ont été votés jeudi 19 octobre 2023. Ceux-ci prévoient d'augmenter la taxe soda et de l'étendre aux produits transformés. L’objectif est d'inciter les fabricants à réduire la teneur en sucre de leurs produits, dans une perspective de lutte contre l'obésité. Toutefois, l'efficacité de la taxe soda, instaurée depuis 2012, demeure un sujet de controverse.

L'efficacité de la taxe soda : un bilan en demi-teinte

Malgré l'existence de cet impôt depuis plus de dix ans,  le taux d'obésité a été multiplié par quatre en France depuis les années 2000. En 2020, près de 48 % des Français de plus de 18 ans seraient obèses ou en surpoids, selon l'Institut de recherche médicale (Inserm), tandis que l'Observatoire des Inégalités souligne une prévalence deux fois plus élevée de surpoids chez les individus aux revenus modestes.

Les données illustrent également une inaction des industriels face à la taxe soda. Près de 90 % des 830 boissons répertoriées n'ont pas vu leur teneur en sucre diminuer. L'impact sur la consommation de sucre des Français s'avère minime, avec une réduction quotidienne d'un gramme seulement.

Vers une taxe basée sur le Nutriscore ?

La plupart des experts préconisent la création d'une taxe basée sur le Nutriscore, obligeant ainsi l'ensemble des fabricants à faire un effort sur la composition de leurs recettes. Néanmoins, le Nutriscore n'est pas toujours fiable, il peut par exemple noter un produit d'un mauvais score sans prendre en compte la « famille » à laquelle il appartient. Un fromage, par exemple, obtient vite une mauvaise note, étant jugé trop gras.

D'autre part, il existe de nombreuses alternatives au sucre comme les édulcorants. De ce fait, l'augmentation de la taxe soda et son extension aux produits transformés, bien que louables dans leurs intentions, soulèvent de nombreuses interrogations. La balance entre la responsabilisation des industriels, la protection de la santé publique et la préservation du pouvoir d'achat des consommateurs semble difficile à équilibrer.




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