Journal de l'économie

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Par où commence-t-on pour sauver la planète ? 1/2 Moins détruire





Le 27 Septembre 2021, par Philippe Cahen

La COP26 de Glasgow va nous occuper du 1er au 12 novembre avec un objectif : éviter les +2,7 °C en route pour 2100, donc avec des zones du monde à +6 °C autant dire un changement climatique brutal à l’échelle de notre planète. Les mammouths ont disparu en 5.000 ans. Aujourd’hui des millions d’espèces de la faune et de la flore disparaissent dans un temps 500 fois plus rapide !
Soit nous l’acceptons et nous vivrons dans quelques décennies sous des bulles artificielles. Soit nous le refusons et nous agissons IMMÉDIATEMENT. Mais comment ?


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L’exemple de la COVID-19

La COVID-19 est l’exemple même que Hollywood n’est pas que du cinéma. En 3 mois, sept milliards d’humains ont été confinés ! Qui l’eût cru si ce fut annoncé la nuit de la Saint-Sylvestre 2019 ???

Et Hollywood dans son élan aurait trouvé une société américaine évidemment (avec oh surprise ! un patron français) qui mettait au point un vaccin en moins de 6 semaines. Hollywood aurait oublié une société allemande – BioNTech, créée par deux turcs, qui obtenait le même résultat dans le même temps. L’ARN Messager était en étude depuis une trentaine d’années, mais peu importe pour Hollywood : ils l’ont fait en quelques semaines et ont vacciné dare-dare comme dans le film Contagion (2011).

Dans ce scénario de science-fiction passé à la réalité, il manque deux détails : la BARDA, Biomedical Advanced Research and Development Authority, et le financement industriel du risque.

La BARDA dépend du ministère de la santé américain comme la DARPA du département de la défense. L’un comme l’autre soutient financièrement des projets d’études contribuant à la sécurité des États-Unis. BARDA et DARPA participent aux risques dans des domaines aléatoires et coûteux de recherche. Sanofi, J&J ont bénéficié du soutien de la BARDA comme Moderna.

Quant au financement industriel du risque, il est possible, voire encouragé aux États-Unis. Pas en Europe et notamment en France au nom de la protection de l’épargnant. Avec un vaccin en phase I, voire en phase II, Moderna ou Pfizer ont besoin de milliards de dollars pour acheter les composants et pour construire des usines de fabrication de vaccins. Si le vaccin ne passe pas la phase III (et cela est arrivé pour Sanofi !), l’investissement est en partie perdu. Là, il s’agit de capitaux levés (notamment aux États-Unis via des Sivac qui peuvent représenter jusque 5 % des fonds sous gestion), de commandes gouvernementales avec prépaiement.

Pendant toute l’année 2020, le monde a été suspendu aux résultats des chercheurs.
Dans la lutte contre la COVID, l’Europe n’a pas manqué de talents, elle a manqué de capitaux… et de culture du risque.


Faut-il créer un BARDA mondial pour lutter contre les dérèglements climatiques ?

La crise sanitaire de la Covid semble se résorber. Semble. Et le vaccin y est pour beaucoup avec deux leçons : prendre des risques et pouvoir lever des capitaux.

Pour la crise du dérèglement climatique qui EST un risque, il en est tout autre : d’une part il n’y a pas un seul mal à la source du dérèglement, d’autre part la crise concerne tous les pays du monde, en économie développée ou pas, avec des causes, des effets et des résultats différents.

La cause en est pour l’essentiel l’activité humaine et pour l’essentiel sa diffusion de carbone. Encore est-il que la résolution partielle de ce point ne résoudra pas le reste comme le besoin de matières pour le numérique… et la sauvegarde des espèces. Si à la COP21 de Paris les pays ont reconnu le mal, il n’y avait pas d’objectif contraignant, car s’il y en avait eu il n’y aurait pas eu d’accord. Les objectifs chiffrés sont attendus à Glasgow.

La Covid a porté une leçon : le bras financier devrait être créé à cette occasion, quitte à rassembler les moyens épars actuels, avec d’une par des moyens financiers massifs en R&D, puis des encouragements et soutiens à la l’industrialisation des processus. Rien n’est à négliger comme recherche d’autant que tout est contradictoire ne serait-ce dans l’énergie. La Chine construit de nouvelles centrales à charbon, car dans le même temps elle ferme les plus polluantes et de nouvelles centrales à charbon peuvent liquéfier celui-ci et moins « cracher » de carbone. L’énergie solaire et l’énergie éolienne sont décarbonées, mais pas les moyens de les capter, de les transformer, de les distribuer.

Il y a de nombreuses études en cours pour résoudre cela : accélérons-les. Le nucléaire hésite entre la fusion et la scission, grandes unités ou petites unités : encourageons en fonction de l’économie de carbone, de déchets, de matériaux. Etc. Il ne faut pas se projeter à mille ans, mais à cinquante ans.

Il y a donc urgence à créer ou rassembler un fonds mondial pour la préservation du climat, de la faune et de la flore sous l’autorité de l’ONU ou d’une COP Authority. Ce ne sera pas simple, mais c’est indispensable pour mettre en place cette BARDA ou DARPA de lutte contre le dérèglement climatique.

Une BARDA pour la résilience de l’environnement

Les sujets de lutte contre le dérèglement climatique sont nombreux : l’énergie est un exemple. Dans le même temps, il faut préserver l’Homme et son environnement. En effet, les déplacements de populations par sécheresse, inondation, changement brutal des cultures agricoles, etc. peuvent être source de survie ou de conflits.
Une BARDA de la résilience environnementale est urgente et ses sujets sont nombreux : éviter les ruissellements soudains, stocker l’eau sans modifier l’environnement de surface, adapter les espaces verts et notamment les arbres des forêts et des zones venteuses, développer l’ombrage des villes et leur humidité par les plantes, etc. Tous ces sujets sont à étudier en général, mais surtout localement en particulier.

Chaque pays du monde, pays au sens de microrégion, est un cas particulier. Les expériences des uns doivent profiter aux autres d’autant que ce travail se fera sur la durée : la faune et la flore ne sont pas de produits industriels que l’on renouvelle chaque année.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »

Jacques Chirac a tenu ce propos le 2 septembre 2002 à Johannesburg lors du IVe Sommet de la Terre. De l’indifférence des nations, nous sommes passés aux pompiers qui doivent éteindre l’incendie. Ce sont les exemples ci-dessus concernant seulement l’énergie et l’environnement. Or chacun le sait, éteindre l’incendie c’est bien si l’on y parvient, lutter d’abord contre les causes de l’incendie c’est mieux !
C’est l’objet de Par où commence-t-on pour sauver la planète ? 2/2 Moins consommer
 
 Je repars en plongée…

Philippe Cahen
Conférencier prospectiviste
Dernier livre : « Méthode & Pratiques de la prospective par les signaux faibles
», éd. Kawa
 


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