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2017 : Avis de grand frais à Bordeaux





Le 20 Février 2020, par Sébastien BUREL, expert en vin

L'Union des Grands Crus de Bordeaux (UGCB), une structure regroupant les grands crus classés de la Rive Gauche, de Pessac-Léognan, du Sauternais et les principaux châteaux de la rive droite, de Saint-Émilion et de Pomerol, présentait aux professionnels la quasi-totalité des vins du millésime 2017.


Les dégustations horizontales (toute une région, un même millésime) d’une telle amplitude sont rarissimes. Il faut donc rendre hommage à l’UGCB d’avoir réuni 106 cuvées produites par ses membres, au moment-même où ces dernières arrivent sur le marché. C’est l’occasion de dresser un palmarès des plus belles réussites de ce millésime compliqué, mais c’est surtout la possibilité de prendre un peu d’altitude et de re-calibrer nos critères de dégustation.
 
2017 : une pause dans le réchauffement climatique
 
Les gelées de printemps ont dans un premier temps sérieusement compromis les volumes. Puis, après un été prometteur, les pluies abondantes du début septembre ont précipité les vendanges des merlots. Une belle arrière-saison a redonné une chance au Cabernet sauvignon.
La succession de millésimes récents très contrastés nous rappelle que Bordeaux est à la charnière de l’influence continentale, toujours plus chaude, toujours plus sèche, et de la zone atlantique, marquée par des phénomènes de plus en plus extrêmes.
 
Une vendange à la limite de la maturité
 
Conséquence d’une météo peu clémente, les rouges ont peiné à atteindre les grosses maturités auxquels les dernières années nous avaient habitués : les niveaux d’alcool sont peu élevés (12,5, 13%) ; les vins sont vifs, tendus et parfois franchement acides ; le fruit est modeste et la bouche fluide.
En revanche, les blancs secs sont brillants, très équilibrés et les liquoreux sont enjôleurs, construits pour affronter des décennies de garde.
 
 Des vins sincères et un retour à une forme de classicisme
 
Déjà en 2012, un autre millésime un peu faible sur le papier, les Bordelais nous avaient surpris par leur sagesse œnologique : peu d’extraction excessive, pas trop de bois neuf pour masquer l’absence de volume. Plus encore cette année, les châteaux ont fait le pari d’assumer la fraicheur du millésime, misant sur la « buvabilité » sans chercher à concentrer les vins en cuverie. Du coup, les rouges 2017 renouent avec le style traditionnel des petits millésimes d’avant l’ère Parker (le fameux critique américain qui a fait la pluie et le beau temps à Bordeaux de 1982 au début des années 2000) et des vins bodybuildés.
 
12 grandes réussites
 
PESSAC-LEOGNAN BLANC
Domaine de Chevalier, très beaux arômes et longueur en bouche kilométrique
Château Fieuzal blanc, une bouche précise, saline, des sémillons très élégants
 
PESSAC-LEOGNAN ROUGE
Château Carbonnieux, un nez déjà complexe, porté par une bouche tout en finesse
Château Haut-Bailly, une grande réussite, le nez, le travail des tannins, l’élevage, tout est juste.
 
SAINT-ÉMILION GRAND CRU
Clos Fourtet, une sensation de fruits frais, de légèreté, un grain d’une belle finesse
 
HAUT-MÉDOC
Château La Lagune rouge, de beaux fruits noirs, un élevage soigné et discret
 

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