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La France va subir sa pire récession depuis 1945, prévient Bruno Le Maire





Le 6 Avril 2020, par Aurélien Delacroix

L'économie française va essuyer une crise « violente, globale et durable », a déclaré Bruno Le Maire durant une audition au Sénat. Le ministre de l'Économie n'a pas caché les difficultés à venir.


Une contraction de la croissance encore plus élevée qu'en 2008

Bruno Le Maire a joué cartes sur table durant son audition par la commission des Affaires économiques du Sénat. La croissance en 2020 sera la plus mauvaise enregistrée par la France « depuis 1945 ». Pire encore que celle de 2008, après la crise financière, durant laquelle la croissance s'était établie à -2,2%. « Nous serons vraisemblablement très au-delà des -2,2% », a admis le ministre de l'Économie. En termes de grandeur, il ne voit pas d'autre comparaison qu'avec la crise de 1929. Le choc va donc être très sérieux, et il va peser fortement sur les finances publiques : le seul dispositif de chômage partiel « concerne déjà 5 millions de salariés et coûte déjà 11 milliards d'euros ».

Mais le gouvernement tient à soutenir les entreprises qui pourront ainsi redémarrer dès la sortie du confinement, avec leurs salariés, tout en évitant « les licenciements de masse ». Plus de 500.000 entreprises ont fait appel au fonds de solidarité ce qui représente un « engagement budgétaire » de 1,7 milliard d'euros par mois. 100.000 d'entre elles ont demandé pour 20 milliards d'euros de prêts garantis par l'État. Bruno Le Maire, qui n'a pas écarté des nationalisations temporaires, a aussi indiqué que l'État n'avait pas vocation à « administrer l'économie ».

Le soutien de l'Union européenne

Pour sortir la tête de l'eau, le ministre de l'Économie appelle à une réponse européenne commune : « Une zone monétaire commune ne pourra pas supporter des écarts économiques croissants entre ses membres », affirme-t-il. Sans une réponse coordonnée entre les 27 États membres, l'Union « explosera », craint-il. Bruno Le Maire donne une recette : activer le mécanisme européen de stabilité, prêts accordés aux entreprises par la Banque européenne d'investissement, et soutien du chômage partiel par Bruxelles.

L'hôte de Bercy estime toutefois que ces mesures ne suffiront pas. Il faut mettre en œuvre un « dispositif de fonds d'investissement ou de fonds de solidarité » pour financer les dépenses post-crise pour les hôpitaux et les services publics, mais aussi pour certains secteurs privés comme l'automobile, le transport aérien et le tourisme. La commission européenne devrait lever « plusieurs centaines de milliards d'euros » sur les marchés financiers grâce à sa notation avantageuse. Voilà qui exigera de la solidarité « immédiate et future », indique Bruno Le Maire.




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