Les Français perçoivent une inflation beaucoup plus élevée que les chiffres officiels

Pour les Français, l'inflation sur les douze derniers mois s'est élevée à 18,1%, tandis que l'inflation mesurée par l'Insee s'établit à 5,6%. Le grand écart, puisque la différence est de 220% tout de même. Ce sondage réalisé par Odoxa pour le compte d'Agipi, de Challenges et de BFM Business montre que cette surestimation se renforce de mois en mois. En septembre dernier, l'Insee annonçait 5,6%, les Français percevait l'inflation à 8,6%.

L'« inflation perçue » a été multipliée par près de 7 en l'espace de deux ans, résume Odoxa. Et pourtant, les Français n'ont pas nécessairement tort de penser que la hausse des prix est sensiblement plus élevée que les chiffres officiels. Leur perception se base sur les produits qu'ils achètent régulièrement, à l'instar des produits alimentaires. Ils font aussi face aux hausses importantes des prix de l'énergie, que ce soit sur les factures d'électricité ou de gaz, ou encore à la pompe au moment de faire le plein.

Si les dépenses alimentaires représentent 30% du budget du ménage, la moindre hausse sera ressentie beaucoup plus vivement que sur des produits comme les voitures. L'Insee de son côté calcule son indice des prix sur un grand nombre de produits dans des dizaines de milliers de points de vente. La réalité n'est donc pas la même… D'ailleurs, Odoxa rapporte que les Français ont bien conscience que leur perception de l'inflation ne reflète pas nécessairement la réalité pour tous les produits. 53% d'entre eux pensent ainsi que les lunettes, les appareils auditifs ou encore les appareils high-tech n'ont pas plus augmenté que la moyenne. Enfin, le sondage montre que les Français ont une image dégradée de la grande distribution.

Malgré une communication tous azimuts, les distributeurs ne sont pas parvenus à convaincre qu'ils font tout pour aider le pouvoir d'achat. Pour les Français, la grande distribution s'arroge près de 40% de la valeur d'un produit, contre 36% pour l'industriel et 24% pour l'agriculteur. Dans la réalité, ce sont souvent les industriels qui empochent la plus grande part de la valeur.