Agriculture : bientôt des conférences pour déterminer des prix planchers ?
La proposition de loi en faveur de l'instauration de prix planchers pour les agriculteurs, portée par la députée EELV de la Drôme Marie Pochon et soutenue par la gauche, a été adoptée par l'Assemblée nationale le 4 avril 2024. Cette proposition a recueilli 89 votes favorables face à 66 votes contre. Elle a été soutenue par la gauche, tandis que la majorité présidentielle s'y est opposée. Le Rassemblement National s'est abstenu et les députés LR étaient absents lors du vote. Cette mesure, visant à assurer un revenu digne aux agriculteurs, propose un système de prix minimal d'achat, fixé lors de conférences publiques. Elle a été saluée par les agriculteurs, mais jugée inopérante par le gouvernement. La loi doit maintenant affronter le Sénat.
La loi prévoit l'organisation annuelle de conférences publiques pour déterminer un prix minimal d'achat des produits agricoles, basé sur les coûts de production et pouvant être ajusté tous les quatre mois. Cette mesure, cependant, ne s'appliquera que si une majorité de producteurs dans une filière le demande. Le gouvernement, en dernier recours, pourra fixer ce prix minimal en cas de désaccord, une solution de compromis qui ne convainc pas pleinement.
Les députés RN soulignent l'absence de mesures encadrant les marges
L'approbation de cette loi a suscité diverses réactions au sein de la classe politique et parmi les agriculteurs. Si certains la considèrent comme une bonne chose pour garantir un revenu stable aux producteurs, d'autres, comme le Rassemblement National ou les Républicains, critiquent l'absence de mesures encadrant les marges ou mettent en garde contre le risque d'inflation alimentaire.
La loi va poursuivre son chemin législatif. Le débat autour des prix planchers souligne la difficulté de concilier les besoins économiques des agriculteurs avec les réalités du marché et les contraintes politiques. Cette proposition de loi pourrait être un premier pas vers une réforme plus globale du secteur agricole, mais son efficacité et sa mise en œuvre suscitent encore bien des interrogations.