Journal de l'économie

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C’est le moment de tirer les cartes pour voir à quoi demain va ressembler.





Le 25 Avril 2020, par Nicolas Lerègle

On a pu constater que le Covid-19 avait suscité une viralité massive des peurs primales et des fake news et avec un taux d’adhésion à celles-ci tout à fait inquiétant ainsi Bill Gates serait le créateur du coronavirus pour ensuite vendre des vaccins, la 5G serait une source de diffusion de ce virus, le Covid-19 serait un châtiment divin punissant les hommes de leurs pêchés. Dans ce monde qui ne tourne plus vraiment rond il est tentant de savoir à quoi on peut s’attendre au cours des prochains mois.


C’est le moment de tirer les cartes pour voir à quoi demain va ressembler.
De tous temps les dirigeants ont été tentés de faire appel aux forces de l’esprit, F.Mitterrand consultait E Teissier (était-ce uniquement pour ses dons divinatoires on peut toutefois se le demander), J.Bolsonaro a son astrologue attitré (Carvalho), D.Trump ses prédicateurs évangéliques, B.Johnson son spin doctor (D. Cumming).

Or le commun des mortels, est démuni, haruspice, devins, Pythie, Cassandre, augure, chiromancien, chresmologue…ne sont plus là alors qu’ils nous seraient bien utiles. La cartomancie étant une technique éprouvée il a semblé pertinent de tirer d’abord les cartes pour voir ce qu’elles nous donnent comme indications quant à la façon dont le Monde s’apprête à les rebattre. Une précision préalable, on n’est jamais trop prudent, que ces cartes soient celles du Tarot de Marseille ne doit pas être vu comme un message subliminal de soutien à l’hydrochloroquine du professeur Raoult.
  
Face à la ,  le monde est pour le moins confronté à une crise inédite. Cela a été maintes fois répété, mais reconnaissons que l’impact économique de cette mortalité subite (qui n’atteint pas les 750.000 morts annuels dus aux moustiques) était difficile à prévoir sauf à se dire que, véritablement, les morts des pays riches comptent pour plus que les autres.

Or  est une carte à plusieurs facettes. Elle ne symbolise pas uniquement l’ordre établi ou la richesse de la pensée mais aussi la révolution, le renversement de l’autoritarisme, le bouleversement des connaissances. Une ambivalence que le Covid-19 a su révéler.
 
Mais les cartes nous disent aussi autre chose.

 Xi de la Chine a tombé le masque du sourire pour montrer un visage nettement moins plaisant où il est plus important de sauver la face au risque de contaminer la planète que d’être transparent.
Nous sommes toujours en attente du vrai chiffre des victimes, les 3000/4000 morts officiels paraissent bien dérisoires au regard des plus de 180.000 morts cumulées en France, Italie, Espagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis.

Les routes de la soie semblent, dès lors, une création du  car, comme celles de l’Enfer, elles sont pavées de bonnes intentions mais aux intérêts à sens unique.
 
 qui est aussi  de lui-même à savoir le président Trump constitue un allié ayant fait du nombrilisme à outrance et du déni des réalités dérangeantes une ligne politique. Pour le moment cela ne semble pas lui aliéner son électorat. Mais si ses électeurs suivent ses conseils thérapeutiques, comme se désinfecter de l’intérieur en buvant de l’eau de Javel, alors Joe Biden va être élu et le monde sera éventuellement plus sûr.

Dans le même  on peut mettre le président brésilien qui nie l’existence du Covid-19, il niera certainement l’hécatombe qui est en cours dans son pays, de même que son homologue Biélorusse, Loukachenko qui conseille vodka et sauna comme remèdes au coronavirus. Mais ce n’est pas étonnant cette carte symbolisant la violence, les instincts belliqueux et martiens de l'Homme
 
 Ursula von der Leyen et  Christine Lagarde ont joué leurs partitions mais l’Union Européenne ne sortira pas grandie de cette crise. Ce ne sont pas les milliards d’€ déversés qui vont de sitôt faire oublier des lacunes de solidarité, des divergences d’approches…en un mot un naturel nationaliste revenu au galop. Face à la Chine ou aux États-Unis, si cela devait perdurer, l’affaiblissement de l’Union Européenne serait lourd de conséquences pour nos économies et, plus globalement, nos pays.
 
En France  en Chef peut faire gloser sur ses discours gouvernementaux donnant le sentiment de naviguer à vue, mais pouvait-il en être autrement ?
A bien des égards cette crise sanitaire était imprévisible, le politique n’est pas médecin et quand les docteurs se perdent en conjectures il est difficile, pour un gouvernement, de savoir sur quel pied danser dès lors les faux pas étaient inévitables.

Enclencher  comme la planche à billets s’avérait nécessaire, en se rappelant que cette carte signifie qu'ici-bas tout évolue et rien ne reste en place. Celui qui était en haut perdra, celui qui était en bas gagnera…a deux ans d’une échéance électorale majeure il est bon de se le rappeler.  

Depuis 20 ans les politiques de tous bords promettent  en militant pour la réduction du nombre de fonctionnaires ou des lits d’hôpitaux, le libéralisme économique était porté au pinacle au nom d’un « moins d’État » revendiqué et le nationalisme économique, qui n’est pas le patriotisme, faisait florès à droite comme à gauche.
 
Qu’en est-il aujourd’hui ? On s’aperçoit que la santé est importante, que les fonctionnaires sont très utiles, qu’appeler l’État à la rescousse pour nationaliser et renflouer n’est pas honteux et que si l’Europe pouvait aider cela ne serait pas un mal.

En somme que promettre la Lune n’apporte pas .
Au niveau actuel d’interventionnisme étatique, on peut parler de révolution copernicienne (ou keynésienne) sans risque de se tromper.
 
On notera que cette crise est aussi l’occasion d’un retour de l’Etat dans sa dimension gardien de l’ordre avec le débat sur l’opposition traditionnelle entre la qui doit garantir aux citoyens une sécurité sanitaire pendant et au-delà de la période de confinement et la  dont le maintien garantit nos libertés démocratiques.

Il sera intéressant de voir si le caractère ponctuel d’éventuelles mesures prises est bien respecté ou si, progressivement, nous glissons, au nom de cette sécurité, vers un Etat plus intrusif.
Les gouvernant d’un état démocratique doivent faire montre de  pour résister à de telles tentations qui sont allégrement franchies en Chine.

Assurément il faudra attendre quelques temps pour porter un  sur ce que sera réellement l’évolution de notre société.
 
On notera que le royaume  (la Corée du Nord) continue à bien s’en sortir affichant des statistiques de mortalité proche de zéro qui n’étonneront que ceux qui doutent de la clairvoyance du Suprême Leader ! Maintenant de là à en faire un modèle à suivre.
Certes il est  qui guide son peuple, mais on peut préférer être  que de vivre sous son joug.
 
 
Enfin, de son côté, le , le vrai, martèle depuis , en solitaire un discours humaniste qui semble parfois le plus en phase avec les applaudissements qui résonnent aux fenêtres à 20 heures. Après tout cette carte est celle de l'humilité, et l'égo anéanti par l'épreuve, sentiments que beaucoup de nos concitoyens ont ressenti de nouveaux dans ces temps éprouvants.
 
 
Voilà, toutes les cartes ont été tirées. La taromancie nous aide à dessiner les contours des sociétés qui vont, au gré des pays et de leur culture, s’implanter. On en conviendra tout cela est très peu rassurant pour notre avenir.
 
Car ne nous y trompons pas, après une pandémie comme celle du Covid-19 l’heure du retour des gourous, des prédicateurs, prophètes et autres illuminés a assurément sonné autant y être préparé.

Nicola Lerègle
Avocat à la Cour
Frics
Inhes (19ème)
Conférencier labellisé Eucles en sécurité économique 


Solution : 1.La Mort ; 2. Le Monde ; 3. l’Empereur  ; 4. Le Diable ; 5. Le Fou ; 6. L’Amoureux ;  7. Le Chariot ; 8. L’impératrice ; 9. La Papesse ; 10. Le Bateleur ; 11. La Roue de la fortune ; 12. La Lune ; 13. Le Soleil ; 14. La Force ; 15. La Justice ; 16. La Tempérance ; 17. Le Jugement ; 18. L’Ermite ; 19 L’Etoile ; 20. Le Pendu ; 21. Le Pape ; 22. La Maison Dieu


 


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