Un parcours académique
Le successeur de Ben Barker à la tête de la FED est donc une femme. Pourtant, Janet Yellen, 67 ans, économiste, ne s’est retrouvée que tardivement sur le devant de la scène administrative américaine. Son parcours a tout de la success story américaine : née en 1946 dans un milieu populaire, élève au lycée public, puis à étudiante à l’Université de Yale, elle enseigne par la suite à Harvard puis, après un bref passage par la FED (ou elle rencontre son futur époux, futur prix Nobel d’économie), avant d’enseigner à la London School of Economics. Outre son travail d’analyste depuis 1977, ce n’est qu’en 1994 qu’elle est approchée par l’administration Clinton, dont elle devient un des principaux conseillers, bientôt en lieu et place de Joseph Stiglitz à partir de 1997. De 2004 à 2010, elle préside l’antenne de la banque centrale à San Francisco, avant de se rapprocher de Washington. Et c’est avec l’ambition du changement qu’elle est propulsée, au dépend de Lawrence Summers, à la tête de l’institution américaine.
Une FED de combat ?
Yellen affiche son volontarisme en terme d’action : la FED sera plus qu’un imprimeur de billets. Cette disciple de James Tobin, son professeurs à Yale, connait bien les limites et les contraintes du marché. Soutient du précédent président de la FED, Ben Bernanke, elle est en première ligne en septembre, alors que la banque centrale annonce le maintien de son soutien à l’économie américaine, en achetant pour chaque mois quelques 85 milliards de dollars de bons du trésor. Mais dans ce contexte économique particulièrement difficile, la première question qui va sans doute se poser à la nouvelle directrice de la FED est le poids qu’elle peut, ou non, dans la résolution du shutdown qui paralyse actuellement le pays, tandis que la menace du défaut de paiement, avec pour date butoir le 17 Octobre, se profile.