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La France doit consacrer l’importance stratégique d’une filière de l’hygiène





Le 15 Juillet 2020, par Thierry Launois - JVD

Les semaines de lutte contre la pandémie de coronavirus l’ont révélé : si un système de santé publique fort est un besoin vital pour notre pays, les professionnels de l'hygiène n’en sont pas moins indispensables pour la vie de la nation.


Le secteur de l’hygiène au premier rang contre le covid-19
 
Parmi les personnes engagées dans la "première ligne" contre la pandémie, les quelques 500 000 salariés du secteur se sont tenus depuis le début aux côtés des soignants. Pour permettre aux travailleurs qui le devaient de continuer à emprunter les transports en commun et à travailler en toute sécurité, notamment dans les hôpitaux et dans les lieux recevant du public. Mais aussi pour permettre le déconfinement et prévenir une deuxième vague si redoutée.
 
Les pénuries de matériel qui ont touché le pays ces derniers mois ont par ailleurs fait la preuve de l’impréparation et du manque de considération publique de ces enjeux. Masques, surblouses pour nos médecins, jusqu'au gel hydroalcoolique, pourtant si crucial pour éviter les contaminations : ces biens, dont la production a été reléguée depuis de nombreuses années hors de l’Hexagone, nous ont fait défaut. Il a fallu compter sur l'énergie de la filière textile, celles de milliers de pharmaciens et sur des initiatives industrielles et individuelles courageuses pour répondre aux besoins immenses qui ont émergé et rattraper le temps perdu. En avril dernier, la Commission Européenne elle-même dénonçait par la voix de Vera Jourova la “dépendance morbide” de l’Europe vis-à-vis de ses importations de fournitures médicales. Elle appelait à un changement radical pour “produire autant de choses que possibles” sur le territoire européen.
 
Ce constat concerne aussi le secteur de l’hygiène, pour qui le “made in France” n’est pas un simple argument marketing. Celui-ci se traduit par la présence, sur notre territoire, de chaînes de production locales créatrices d’emplois. Le made in France est une des modalités de la production locale européenne, un des principaux leviers dont nos économies disposent pour réduire leurs dépendances dans des secteurs critiques.
 
Produire français et européen : composante indispensable du “monde de demain”
 
Ce choix de produire en France, c’est celui que nous avons fait chez JVD. Implantés à Rezé en Loire-Atlantique depuis 1984, nous sommes aujourd’hui les seuls à fabriquer des sèche-mains électriques dans notre pays. En pleine crise sanitaire, nous avons continué de produire à plein régime en deux huit, de 5h à 22h, pour répondre à une demande accrue. Nous avons notamment pu nous appuyer sur un écosystème de partenaires et sous-traitants fidèles. Notre secteur innove et se digitalise, comme avec notre solution de smart cleaning Hygiaconnect, qui permet une gestion intelligente des équipements d’hygiène en connaissant en temps réel le niveau des consommables ou des batteries et ainsi de pouvoir intervenir au bon moment.
 
En 2017, la France comptait 43 530 entreprises du secteur de la propreté. A l’heure où les questions de relocalisation des emplois et de réduction de nos dépendances sanitaires suscitent des prises de parole fortes de nos dirigeants, il est essentiel de rappeler la contribution cruciale que doit y jouer le secteur de la propreté. De lui dépendent des milliers d’emplois et de plus de 6 000 jeunes en formation dans le secteur. La propreté et les services associés ne sont pas seulement des notions mais aussi des emplois indispensables et nous devons disposer d’un secteur productif générateur d’emplois de qualité aptes à nous faire traverser les crises futures de façon plus efficace.
 
Un secteur de la propreté qui mérite d’être défendu
 
En 2017, ils étaient près d’un demi-million à être liés à cette filière. Avec l’entrée en phase 2 du déconfinement au début du mois de juin, les acteurs de la propreté sont encore plus sollicités, alors que le retour à la “vie normale” et la reprise de l’activité économique du pays reposent plus que jamais sur la responsabilité des individus, des entreprises et des collectivités.
 
Pour pleinement contribuer à la création d’emplois et à l’indépendance industrielle française et européenne, le secteur de la propreté et les acteurs qui y contribuent doivent être considérés comme parties prenantes indispensables à une politique industrielle nationale et européenne. Soutien aux entreprises du secteur en difficulté fragilisées par la crise sanitaire, soutien à l’apprentissage et à la formation… Le panel de mesures pour maintenir un écosystème d’entreprises de la propreté et de l’hygiène essentiel à la sécurité sanitaire de tous est large. Certaines de ces mesures sont déjà instaurées, mais la résistance et la croissance du secteur passent en premier lieu par la reconnaissance du rôle social essentiel que ses femmes et ses hommes continueront d’occuper pour notre bien commun dans les années à venir.

Thierry Launois
Directeur général  JVD
 




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