C’est une tendance générale pour l’industrie de l’armement hexagonale : après une année 2014 déjà record, 2015 est attendue comme devant être encore meilleure, en termes d’exportations. Si la France a en effet vendu pour 8,06 milliards d’armement sur l’année 2014, 2015 démarre très fort avec le contrat surprise égyptien. Si Dassault espère en plus finaliser un des plus gros contrats de tous les temps en Inde, DCNS a également quelques cartes à jouer : des Scorpènes en Pologne à l’entretien de la flotte d’Arabie Saoudite, en passant par la remise à plat du programme des sous-marins australiens, après le désastre de la classe Collins (avec toutefois les Japonais en embuscade). Pour Nexter, la tendance est également à l’optimisme : 1,2 milliards d’euros de contrats ont été signés en 2014 (dont 56 % à l’international), avec un carnet de commandes qui atteint les 5 milliards. Tous les espoirs sont permis pour 2015.
Un « contexte » favorable…
Si la France est très performante depuis 2013 dans les ventes d’armements, c’est parce que cela correspond à une période d’engagements intenses de l’armée française sur des théâtres d’opérations nombreux et dans des conflits de haute intensité. Après les excellents retours d’expérience sur l’Aravis en Afghanistan (déployés au sein des détachements d’ouverture d’itinéraires piégés, les DOIP), ce fut au tour du CAESAR et du VBCI d’impressionner, en Afghanistan mais aussi au Mali et en RCA, par leur performances techniques et par leur capacité à rejoindre une zone de combat distante de 2500 km en moins d’une semaine. Pas vraiment timide dans l’exécution de la manœuvre au Mali en 2013, l’armée française a mis ses matériels à rude épreuve, et a attesté en situation de combat de la qualité de ceux-ci, dans une enveloppe budgétaire conforme aux estimations. Malgré le surcoût généré par toute OPEX nouvelle, l’usage intensif du VBCI a permis en effet de confirmer ses coûts de MCO et d’emploi en conditions éprouvantes. Une question que les opérationnels peuvent penser accessoire, mais qui n’est pas sans conséquence sur les choix de matériels, loin de là. Les VBCI ont là encore tenu toutes leurs promesses.
Les opérations extérieures menées par l’armée française constituent « une vitrine assez exceptionnelle pour montrer la qualité de armements français », résume un responsable de la DGA. Pourtant le passage de 2013 et 2014 ne s’est pas fait dans la bonne humeur dans l’industrie de défense terrestre.
Un « contexte » favorable…
Si la France est très performante depuis 2013 dans les ventes d’armements, c’est parce que cela correspond à une période d’engagements intenses de l’armée française sur des théâtres d’opérations nombreux et dans des conflits de haute intensité. Après les excellents retours d’expérience sur l’Aravis en Afghanistan (déployés au sein des détachements d’ouverture d’itinéraires piégés, les DOIP), ce fut au tour du CAESAR et du VBCI d’impressionner, en Afghanistan mais aussi au Mali et en RCA, par leur performances techniques et par leur capacité à rejoindre une zone de combat distante de 2500 km en moins d’une semaine. Pas vraiment timide dans l’exécution de la manœuvre au Mali en 2013, l’armée française a mis ses matériels à rude épreuve, et a attesté en situation de combat de la qualité de ceux-ci, dans une enveloppe budgétaire conforme aux estimations. Malgré le surcoût généré par toute OPEX nouvelle, l’usage intensif du VBCI a permis en effet de confirmer ses coûts de MCO et d’emploi en conditions éprouvantes. Une question que les opérationnels peuvent penser accessoire, mais qui n’est pas sans conséquence sur les choix de matériels, loin de là. Les VBCI ont là encore tenu toutes leurs promesses.
Les opérations extérieures menées par l’armée française constituent « une vitrine assez exceptionnelle pour montrer la qualité de armements français », résume un responsable de la DGA. Pourtant le passage de 2013 et 2014 ne s’est pas fait dans la bonne humeur dans l’industrie de défense terrestre.
… mais une année 2014 qui commençait mal
C’était à la toute fin de 2013, le 19 décembre précisément : le Canada annonçait officiellement l’abandon du Close Combat Vehicles project ou projet CCV, lancé en 2009, au grand dam de Nexter qui y avait investi fortement dans la candidature du VBCI. Une surprise qui n’en était pas vraiment une, compte tenu d’un pays historiquement inféodé au complexe militaro-industriel de son imposant voisin. La rumeur donnait pourtant le VBCI gagnant des divers tests de l’appel d’offre.
Le VBCI n’aura pas plus de chance lors du contrat pour le Liban . Démarrées fin 2013 pour un contrat finalement signé en novembre 2014, les discussions entre la France, le Liban et l’Arabie Saoudite (financier de l’opération) écartent le VBCI au dernier moment de « la liste de courses », alors que le véhicule répond à un véritable besoin de l’armée libanaise. Mais Nexter devrait fournir tout de même une petite trentaine de canons CAESAR , pièce d’artillerie haute performance montée sur un camion blindé, et gros succès de Nexter par ailleurs à l’exportation.
C’était à la toute fin de 2013, le 19 décembre précisément : le Canada annonçait officiellement l’abandon du Close Combat Vehicles project ou projet CCV, lancé en 2009, au grand dam de Nexter qui y avait investi fortement dans la candidature du VBCI. Une surprise qui n’en était pas vraiment une, compte tenu d’un pays historiquement inféodé au complexe militaro-industriel de son imposant voisin. La rumeur donnait pourtant le VBCI gagnant des divers tests de l’appel d’offre.
Le VBCI n’aura pas plus de chance lors du contrat pour le Liban . Démarrées fin 2013 pour un contrat finalement signé en novembre 2014, les discussions entre la France, le Liban et l’Arabie Saoudite (financier de l’opération) écartent le VBCI au dernier moment de « la liste de courses », alors que le véhicule répond à un véritable besoin de l’armée libanaise. Mais Nexter devrait fournir tout de même une petite trentaine de canons CAESAR , pièce d’artillerie haute performance montée sur un camion blindé, et gros succès de Nexter par ailleurs à l’exportation.
L’année des grandes manœuvres
Comme tous les deux ans, 2014 a été malgré cela l’occasion pour Nexter d’exposer sa gamme et de dévoiler les nouveautés lors du salon Eurosatory. Ce fut aussi le moment choisi pour annonce la signature d’un partenariat avec Avibras pour la fourniture de canons CAESAR au Brésil. Particulièrement mis en avant cette année, le blindé Titus, déjà présenté à DSEi en 2013, a été décliné depuis en de nombreuses versions spécialisées. Positionné sur le bas de l’échelle budgétaire, la conception du Titus repose sur le savoir-faire de Nexter en matière de blindés de tonnage moyen-lourd, et il pourrait séduire nombre de pays à la recherche du meilleur rapport qualité prix possible. Il pourra aussi à l’avenir capitaliser sur le succès à l’export de l’Aravis (notamment en Arabie Saoudite et au Gabon ).
Mais les jours qui ont suivi le salon ont surtout été l’occasion d’annoncer un événement de première importance pour la BITD européenne : le rapprochement programmé entre Krauss Maffei Wegmann et Nexter, sous l’acronyme KANT (Krauss Maffei Wegmann And Nexter Together). Entre recomposition attendue du secteur de l’armement terrestre et rationalisation espérée, le projet est porteur de beaucoup d’espoirs du côté des industriels comme des opérationnels. A terme, malgré des difficultés qui ne sont pas encore aplanies, notamment en termes de montage financier ou de politique export, des projets communs devraient pouvoir voir le jour, en particulier dans le domaine des chars lourds . Autre forme de rapprochement en forme d’apothéose fin 2014 : la signature du contrat Scorpion pour la fabrication des engins EBRC Jaguar et VBMR Griffon, entre l’Etat français et un consortium composé de Nexter, Thalès et Renault Trucks Defense. Bien qu’attendu de longue date, la situation des finances de la défense française entretenait certains doutes sur cette signature. C’est maintenant chose faite pour le plus grand soulagement de l’ensemble de l’industrie de défense hexagonale.
Comme tous les deux ans, 2014 a été malgré cela l’occasion pour Nexter d’exposer sa gamme et de dévoiler les nouveautés lors du salon Eurosatory. Ce fut aussi le moment choisi pour annonce la signature d’un partenariat avec Avibras pour la fourniture de canons CAESAR au Brésil. Particulièrement mis en avant cette année, le blindé Titus, déjà présenté à DSEi en 2013, a été décliné depuis en de nombreuses versions spécialisées. Positionné sur le bas de l’échelle budgétaire, la conception du Titus repose sur le savoir-faire de Nexter en matière de blindés de tonnage moyen-lourd, et il pourrait séduire nombre de pays à la recherche du meilleur rapport qualité prix possible. Il pourra aussi à l’avenir capitaliser sur le succès à l’export de l’Aravis (notamment en Arabie Saoudite et au Gabon ).
Mais les jours qui ont suivi le salon ont surtout été l’occasion d’annoncer un événement de première importance pour la BITD européenne : le rapprochement programmé entre Krauss Maffei Wegmann et Nexter, sous l’acronyme KANT (Krauss Maffei Wegmann And Nexter Together). Entre recomposition attendue du secteur de l’armement terrestre et rationalisation espérée, le projet est porteur de beaucoup d’espoirs du côté des industriels comme des opérationnels. A terme, malgré des difficultés qui ne sont pas encore aplanies, notamment en termes de montage financier ou de politique export, des projets communs devraient pouvoir voir le jour, en particulier dans le domaine des chars lourds . Autre forme de rapprochement en forme d’apothéose fin 2014 : la signature du contrat Scorpion pour la fabrication des engins EBRC Jaguar et VBMR Griffon, entre l’Etat français et un consortium composé de Nexter, Thalès et Renault Trucks Defense. Bien qu’attendu de longue date, la situation des finances de la défense française entretenait certains doutes sur cette signature. C’est maintenant chose faite pour le plus grand soulagement de l’ensemble de l’industrie de défense hexagonale.
2015, une année d’optimisme
Outre le début du programme Scorpion et la satisfaction d’accompagner les contrats Rafale (Nexter fournit les canons DEFA 30M 791B de 30mm embarqués), 2015 sera aussi et surtout, une année décisive pour le VBCI, devenu le produit phare de Nexter (même si la partie mobilité a été réalisée par Renault Trucks Defense). Après l’abandon du Canada, le VBCI reste en lice aux Emirats Arabes Unis, et surtout au Danemark, où la Defence Acquisition and Logistics Organization (DALO), équivalent danois de la DGA, doit se prononcer dans les prochains mois sur le remplaçant de M113 à bout de souffle. Performant, polyvalent, modulable, et surtout Combat-proven au Mali, en RCA comme en Afghanistan, le VBCI représente probablement la solution la moins risquée, à la fois sur le plan technico-opérationnel mais aussi sur le volet financier. Nexter compte également sur les partenariats industriels conclus avec des entreprises danoises, comme avec Hydrema , pour asseoir la qualité de son offre. Quels que soient les résultats de ces appels d’offre, l’année 2015 se présente tout de même comme un futur grand cru, entre succès espérés du VBCI et lancement de la conception-production des véhicules du programme Scorpion, pour des premières livraisons en 2018.
Outre le début du programme Scorpion et la satisfaction d’accompagner les contrats Rafale (Nexter fournit les canons DEFA 30M 791B de 30mm embarqués), 2015 sera aussi et surtout, une année décisive pour le VBCI, devenu le produit phare de Nexter (même si la partie mobilité a été réalisée par Renault Trucks Defense). Après l’abandon du Canada, le VBCI reste en lice aux Emirats Arabes Unis, et surtout au Danemark, où la Defence Acquisition and Logistics Organization (DALO), équivalent danois de la DGA, doit se prononcer dans les prochains mois sur le remplaçant de M113 à bout de souffle. Performant, polyvalent, modulable, et surtout Combat-proven au Mali, en RCA comme en Afghanistan, le VBCI représente probablement la solution la moins risquée, à la fois sur le plan technico-opérationnel mais aussi sur le volet financier. Nexter compte également sur les partenariats industriels conclus avec des entreprises danoises, comme avec Hydrema , pour asseoir la qualité de son offre. Quels que soient les résultats de ces appels d’offre, l’année 2015 se présente tout de même comme un futur grand cru, entre succès espérés du VBCI et lancement de la conception-production des véhicules du programme Scorpion, pour des premières livraisons en 2018.