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Alstom : une augmentation de capital pour assurer l'avenir





Le 8 Mai 2024, par Aurélien Delacroix

Alstom se prépare à une augmentation de capital pour réduire sa dette. Une stratégie risquée mais nécessaire pour stabiliser sa situation financière.


Mesure drastique pour des temps difficiles

L'année dernière, Alstom envisageait déjà des mesures sévères pour améliorer sa situation financière. Celles-ci incluaient une possible augmentation de capital, envisagée comme un « dernier recours ». Cette hypothèse, qui était en suspens depuis plusieurs mois, devrait finalement être entérinée par le conseil d'administration. L'objectif de cette démarche est de réduire la dette nette du groupe, qui s'élève actuellement à 2 milliards d'euros. Selon les prévisions des analystes financiers, le montant de cette opération pourrait se situer entre 800 millions et 1 milliard d'euros.

Bien que le groupe possède un carnet de commandes impressionnant de 90 milliards d'euros, garantissant un chiffre d'affaires stable pour les trois prochaines années, la société a souffert de problèmes de liquidités qui ont entraîné une chute spectaculaire de son action en bourse et son retrait du CAC 40.

Outre l'augmentation de capital, Alstom a pris d'autres mesures pour améliorer sa situation financière, comme la vente de certains actifs périphériques. Récemment, une partie de sa division de signalisation en Amérique du Nord a été vendue pour 630 millions d'euros. Cependant, d'autres actifs, notamment certaines coentreprises en Chine, restent à vendre.

Le carnet de commandes d'Alstom déborde

Alstom a également envisagé la création de structures financières ad hoc pour gérer certains de ses actifs, une stratégie similaire à celle adoptée par Air France-KLM avec ses moteurs d'avion et sa filiale de gestion de programme de fidélité. Ces mesures devraient contribuer à minimiser la dilution des actions existantes, un point sensible pour les actionnaires, qui sont majoritairement des institutions et la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le conseil d'administration discute également d'autres initiatives, comme la suppression prévue de 1.500 postes administratifs et commerciaux à travers le monde, hors secteur ingénierie. Cette réunion marquera également une période de transition pour la direction d'Alstom, avec le départ annoncé du PDG Henri Poupart-Lafarge, remplacé par Philippe Petitcolin, ex-DG de Safran.

Alstom se trouve à un carrefour crucial. D'une part, son carnet de commandes impressionnant promet des années d'activité soutenue. D'autre part, la société doit naviguer à travers des défis de trésorerie significatifs et des contrats hérités de Bombardier Transport qui n'ont pas encore atteint leurs objectifs de performance. 




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