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Budget : le gouvernement veut se lancer dans la « rigueur »





Le 27 Mars 2024, par Paolo Garoscio

À travers les mots de Gabriel Attal, Premier ministre, le gouvernement français a manifestement choisi de briser le silence autour du terme "rigueur". Un changement de terme qui pourrait être le début d’une communication mettant en avant la nécessité d’une austérité budgétaire pour la France.


Gabriel Attal parle de "rigueur"

Interrogé sur un déficit public qui s’est creusé à 5,5% du PIB en 2023, dépassant les prévisions, et sur une dette nationale qui bat record sur record et a dépassé les 3.100 milliards d’euros, Gabriel Attal a déclaré : « la réalité, c’est que nous sommes confrontés à un ralentissement économique, qui implique une très grande rigueur dans les choix à opérer ». Le gouvernement, jusqu'alors réticent à utiliser le terme « rigueur », semble ainsi préparer le terrain pour des mesures budgétaires plus strictes, dans un contexte économique contraint par un ralentissement économique.

Les déclarations de Gabriel Attal, notamment celle soulignant l'importance d'une « grande rigueur » dans les décisions à venir pour redresser les finances publiques, résonnent comme un écho des périodes précédentes où la France a dû adopter des politiques d'austérité, rappelant les années de "tournant de la rigueur" sous François Mitterrand en 1983 ou encore les décisions sous les gouvernements Fillon et Valls.

L'austérité aura bien lieu

La stratégie semble double : d'une part, instaurer une discipline budgétaire renforcée, avec des économies supplémentaires déjà annoncées pour 2024 et 2025, et d'autre part, travailler sur l'acceptabilité de ces mesures auprès de la population. Le Premier ministre insiste sur l'importance de l'emploi comme levier pour équilibrer les finances, évoquant des réformes comme celle de l'assurance-chômage.

Le choix des mots, la communication autour de la « rigueur » plutôt que de l'austérité, reflète une tentative de faire passer la pilule auprès des Français sur les mesures envisagées, tout en reconnaissant implicitement les défis économiques et sociaux à venir et alors que la taxation des superprofits des entreprises est régulièrement rejetée par l’exécutif.


 




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