Journal de l'économie

Envoyer à un ami
Version imprimable

Citelum veut "prolonger la vie au-delà de la tombée de la nuit." Jean-Daniel Le Gall, directeur général adjoint.





Le 14 Juin 2018, par La Rédaction

L’entreprise française, filiale d’EDF, est implantée en France et à l’étranger, proposant une multitude de services aux collectivités locales grâce à la lumière, son cœur de métier historique.


Quelle est la stratégie de développement international de Citelum ?
 
En tant que filiale d’EDF, nous nous alignons sur la stratégie du groupe qui a défini certaines zones géographiques prioritaires. Aujourd’hui, Citelum opère sur trois zones. D’abord en Europe, puisque nous sommes historiquement présents en France, en Espagne, en Italie et au Danemark.  Sur le continent américain, nous sommes présents depuis plus de quinze ans aux Etats-Unis et au Mexique, au Brésil depuis 1999, ainsi qu’au Chili. Nous avons par ailleurs gagné quelques contrats en Chine et en Inde. Nous avons d’autres projets à l’étude dans d’autres zones, comme les Émirats Arabes Unis, le Qatar ou l’Arabie saoudite.
 
De quelle manière s’opère cette implantation à l’étranger ?
 
Nous intervenons dans de nombreuses villes, à des degrés différents. A Venise par exemple, nous gérons l’intégralité de l’éclairage urbain depuis 2000 : cela comprend l’éclairage fonctionnel, mais aussi la mise en lumière de certains sites touristiques remarquables de la cité vénitienne, ainsi que la signalisation tricolore qui gère la circulation des bateaux sur les canaux. Dans d’autres villes, nous avons d’autres types de contrats. A Londres, nous avons réalisé des opérations d’envergure voire emblématiques, telle que la mise en lumière du Tower Bridge.  Outre-Atlantique, nous gérons l’éclairage urbain de Mexico City, qui est une ville-État. Nous y concevons, exploitons et modernisons l’ensemble des infrastructures d’éclairage de la ville.
 
Où se situe Citelum vis-à-vis de ses concurrents ?
 
Dans son domaine, Citelum est la seule société qui ne vit que de la lumière. Tous nos concurrents, en France comme à l’étranger, sont des entreprises dont l’éclairage n’est pas le cœur de métier mais qui y voient une opportunité de renforcer leur positionnement et leur offre. En France par exemple, nos principaux concurrents sont des entreprises du BTP. A l’international, nous sommes aussi en concurrence avec les « EDF » nationaux tel qu’Enel en Italie, ainsi que de grosses sociétés d’ingénierie et des BTPistes. Le panorama concurrentiel est très varié, mais la compétence distinctive de Citelum est unique.
 
Comment Citelum travaille-t-elle auprès des collectivités locales ?
 
Citelum propose, le client dispose. Mais si ce dernier fait appel à nous, c’est qu’il considère que Citelum a une expertise dont lui ne dispose pas ou qui vient compléter les siennes. En général, nos préconisations sont retenues parce qu’elles prennent en compte à la fois l’expertise qui est la nôtre sur le plan technique, mais également l’usage qui sera fait de l’éclairage, de l’histoire de l’espace que nous gérons, ainsi que les priorités politiques que peut avoir la collectivité locale en voulant mettre en valeur telle ou telle zone. Au sein des collectivités locales, nous avons deux types d’interlocuteurs. D’abord, les élus, ce sont eux les commanditaires, ce sont eux qui vont exprimer leurs attentes quant à une lumière destinée à développer l’attractivité de leur commune, à souligner une architecture atypique, à prolonger la vie au-delà de la tombée de la nuit… Je me souviens par exemple de Jean-Louis Borloo, alors qu’il était maire de Valenciennes. Il a clairement affiché son objectif de retenir les gens à la tombée de la nuit pour redonner une seconde vie à sa ville.
 
Les services administratifs et techniques de la ville composent la deuxième catégorie d’interlocuteurs. Dans le cadre des marchés publics, les services administratifs gèrent le process qui permettra de mettre en œuvre le projet retenu. Les services techniques quant à eux sont là pour valider les options, les partis pris et les choix techniques de Citelum, et participent à la mise en œuvre du projet. En fait, nous nous inscrivons dans une démarche de partenariat avec les collectivités locales : nous sommes à leur service afin de développer l’attractivité de leurs territoires et de répondre à leurs besoins.
 
Bien entendu, nous travaillons en étroite relation avec d’autres acteurs comme les Architectes des bâtiments de France, ou encore l’Unesco puisque nous intervenons régulièrement sur des sites classés et protégés. C’est, dans ce cas, un vrai travail de co-conception ou, a minima, de validation avec ces organismes, de sorte que l’histoire, le patrimoine et l’esthétique architectural desdits édifices soient respectés.
 
Citelum opère-t-elle aussi sur des « pages blanches », comme les villes nouvelles qui sortent de terre dans le cadre du Grand Paris par exemple ?
 
Bien sûr ! Dans le cas d’une ville nouvelle, notre rôle consistera dans un premier temps à concevoir l’ensemble de l’infrastructure d’éclairage qui va desservir un nouvel espace urbain. A la fois dans sa dimension fonctionnelle pour l’éclairage pur, mais aussi dans sa dimension artistique. Hors période des fêtes de fin d’année, nous faisons également de l’événementiel, pour mettre en valeur les événements qui jalonnent la vie de l’espace public. Par exemple, au Mexique, nous avons réalisé un spectacle sons et lumières pour célébrer l’anniversaire de la fondation de la ville de Puebla. Nous apprécions ce genre de projet qui dépasse le cadre strict de l’éclairage.
 
En tant qu’acteurs impliqués dans l’aménagement urbain, comment voyez-vous l’avenir des villes ?
 
Citelum est bien placée sur son cœur de métier depuis vingt-cinq ans. Aujourd’hui, l’enjeu pour nous est d’accompagner la transformation des villes, et en particulier leur transformation numérique. C’est tout l’enjeu du développement des usages de l’éclairage : faire en sorte qu’une structure d’éclairage puisse délivrer de nouveaux services aux gestionnaires de la ville et aux usagers. Nous tendons irrémédiablement vers des mutations urbaines comme dans la ville de Calais, où nous avons récemment inauguré un système expérimental de recharge de véhicules électriques sur candélabre, plutôt que sur des bornes fixes comme Autolib’ à Paris. Cela évite de dénaturer un espace public déjà constitué. De plus, cela permet de réaliser des économies puisque cela évite d’avoir recours à des travaux de type génie civil, forcément coûteux et gênants pour les usagers.



Nouveau commentaire :
Twitter

Le JDE promeut la liberté d'expression, dans le respect des personnes et des opinions. La rédaction du JDE se réserve le droit de supprimer, sans préavis, tout commentaire à caractère insultant, diffamatoire, péremptoire, ou commercial.

France | International | Mémoire des familles, généalogie, héraldique | Entreprises | Management | Lifestyle | Blogs de la rédaction | Divers | Native Advertising | Juris | Art & Culture | Prospective | Immobilier, Achats et Ethique des affaires | Intelligence et sécurité économique - "Les carnets de Vauban"



Les entretiens du JDE

Tarek El Kahodi, président de l'ONG LIFE : "L’environnement est un sujet humanitaire quand on parle d’accès à l’eau" (2/2)

Tarek El Kahodi, président de l'ONG LIFE : "Il faut savoir prendre de la hauteur pour être réellement efficace dans des situations d’urgence" (1/2)

Jean-Marie Baron : "Le fils du Gouverneur"

Les irrégularisables

Les régularisables

Aude de Kerros : "L'Art caché enfin dévoilé"

Robert Salmon : « Voyages insolites en contrées spirituelles »

Antoine Arjakovsky : "Pour sortir de la guerre"












Rss
Twitter
Facebook