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Érosion côtière : votre logement va-t-il se retrouver sous l'eau ?





Le 8 Avril 2024, par François Lapierre

Face à l'accélération de l'érosion côtière, les autorités cherchent à limiter les risques pour les populations et les économies locales. Un défi de taille qui soulève des questions d'aménagement, de prévention et de financement.


L'érosion côtière, une préoccupation nationale

Le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) a récemment mis en lumière la problématique du recul du trait de côte en France, un phénomène qui s'intensifie sous l'effet du changement climatique. 

Avec 20.000 kilomètres de côtes, la France est particulièrement exposée, d'autant plus que les zones littorales prévoient d'accueillir 4,5 millions d'habitants supplémentaires d'ici à 2040. La majorité des 975 communes littorales sont confrontées à des risques naturels majeurs, posant un enjeu crucial en termes d'aménagement du territoire et de protection des populations.

Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a souligné l'urgence de la situation, évoquant la disparition régulière de portions de territoire sous l'effet de l'érosion. Pour répondre à cette menace, le Cerema a identifié 500 communes particulièrement vulnérables et travaille à l'élaboration de plans d'action spécifiques, en concertation avec les élus locaux. Ces initiatives s'inscrivent dans un cadre réglementaire renforcé, visant à adapter l'urbanisme et la gestion du littoral aux défis posés par l'érosion.

Un scénario pessimiste pour 2100

Le gouvernement cherche à prévenir les impacts de l'érosion plutôt qu'à y réagir. Les plans de prévention des risques littoraux (PPRL) et les cartes locales d'exposition sont des outils clés dans cette démarche. Ils permettent de définir les zones à risque et d'orienter les décisions d'aménagement et de construction. 

Si les efforts de prévention et d'adaptation sont cruciaux, le scénario pour 2100, dans le cas d'une inaction prolongée, est particulièrement sombre. Le Cerema évoque la disparition complète des structures de défense côtière, entraînant l'inondation progressive de toutes les zones basses du littoral. Cette situation d'urgence toucherait directement 240 kilomètres de voies ferrées et 1.800 kilomètres de routes, cruciaux pour la mobilité et l'économie locales. De plus, environ 55.000 locaux d'activité, valorisés à 8 milliards d'euros, et pas moins de 450.000 logements, évalués à 86 milliards d'euros, seraient affectés.

L'importance d'une action immédiate et concertée est plus que jamais soulignée. L'adaptation au changement climatique et la gestion du recul du trait de côte ne sont pas seulement des enjeux de réaction aux crises, mais des impératifs d'aménagement durable des territoires littoraux. 




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